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9. Jotham et Achaz - Le mieux avant le pire

Un bref examen des carrières de Jotham et d'Achaz, qui ont régné sur Juda durant la seconde moitié du Vllle siècle av. J.C., contredit plutôt le dicton "tel père, tel fils"; Jotham "fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel", (2 R 25:34; 2 Ch 26:2) alors qu'Achaz suivit les abominations des nations environnantes. (2 R 16:2; 2 Ch 28:1)

1. L'admirable comportement de Jotham

Bien que le texte sacré ne s'étende guère sur les 16 ans de règne de Jotham, le bilan biblique de sa vie est essentiellement positif. Il ne suit pas les prétentions de son père Ozias qui s'était arrogé le droit d'offrir le parfum dans le Temple, privilège exclusivement réservé aux sacrificateurs. (2 Ch. 26:16-20) Il bâtit la porte supérieure de la maison de l'Eternel et érige une série de constructions dans la montagne, ainsi que des châteaux et des tours en bois. Il impose un lourd tribut à ses ennemis les fils d'Ammon, et devient puissant, "parce qu'il affermit ses voies devant l'Eternel". (2 Ch. 27:2-6) Il subit cependant certains revers sur le champ de bataille face aux Syriens "que l'Eternel a commencé d'envoyer contre Juda" (2 R. 15:37), un châtiment à mettre selon toute probabilité sur le compte des actes coupables de ses prédécesseurs, puisque la Bible envisage de manière positive le règne de Jotham.

Mais il en ira tout autrement en ce qui concerne son fils Achaz, qui occupera le trône de Juda également pendant 16 ans.

2. L'abominable comportement d'Achaz

Bien triste biographie que celle de ce monarque, dont le premier réflexe est de marcher dans les voies d'Israël. Il s'engage dans l'idolâtrie de manière excessive, puisque la plupart des rois de Samarie n'ont pas été aussi loin que lui dans le mal: adoration de statues de Baal, parfums brûlés dans la vallée de Hinnom; abomination plus horrible encore, il fait "passer ses fils par le feu", un usage lié au culte des divinités païennes, que Dieu réprouve par-dessus tout. Par ailleurs, des autels sont érigés sur les sommets de toutes les collines et sous tout arbre-chapelle, dont le feuillage reste vert toute l'année. (2 Ch. 28:1-4)

Achaz se moque de Dieu, qui "lui rendra la monnaie de sa pièce" en le livrant à ses ennemis héréditaires. Sur le plan militaire, il a tout pour les vaincre, mais ainsi que l'indique le prophète Esaïe, il lasse la patience de Dieu: Sous la menace de Retsin et de Pékach, respectivement rois de Syrie et d'Israël, Dieu lui propose un signe de sa puissance, mais Achaz décline l'offre divine. Ce qui donnera au prophète l'occasion d'annoncer le signe suprême, la miraculeuse naissance de Son Fils "Emmanuel" (Dieu avec nous). Es. 7:1-2, 10-14) En effet, nous lisons dans Esaïe: "C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe: Voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel". (Es. 7:14)

Achaz est pleinement responsable de son vil comportement. Ne s'est-il pas détourné de l'Eternel, qui était pourtant prêt et désireux de se révéler à lui? Aussi perd-il dans la bataille 120 000 soldats et deux de ses principaux chefs, alors qu'Israël emmène 200 000 prisonniers de Juda ainsi qu'un riche butin. (2 Ch. 28:5-8)

Dans le malheur, d'autres que lui se sont humiliés et ont recherché Dieu. (cf. 2 Ch. 33:12-13) Pas Achaz. Tout au contraire, et à l'instar de Pharaon devant les actes souverains du Dieu des cieux en Egypte, (Ex. 7:13, etc.; cf. Ro. 9:16-17) il endurcit son coeur et s'enfonce dans le mal. Alors que même Pékach, le roi d'Israël, prête l'oreille au message du prophète Oded qui l'engage à renvoyer les prisonniers de Juda dans leur patrie, (2 Ch. 28:9-15) Achaz persiste dans sa révolte. Il va jusqu'à solliciter le secours des puissants rois d'Assyrie, (2 R. 26:7-8; 2 Ch. 28:16) la grande puissance politique en train de s'imposer progressivement dans tout le Moyen-Orient.

Achaz a jeté le désordre dans Juda; aussi le royaume du Sud subit-il les coups de boutoir successifs des Syriens, des Edomites et des Ammonites qui lui prennent toute une série de villes. (2 Ch. 28:17-19) Et là encore, l'appel à l'aide auprès de Tilgath-Pilnéser, roi de Ninive, ne lui est d'aucun secours. Pourtant, il a flatté ce monarque, en dépouillant la maison de l'Eternel et son propre palais pour lui offrir de riches présents; mais le roi d'Assyrie le traitera en ennemi et ne le soutiendra pas. (2 Ch. 28:20-21)

Après tant de malheurs, Achaz sombrera dans la détresse... tout en continuant de pécher contre l'Eternel: Supposant que le triomphe de l'armée syrienne sur Juda a été remporté grâce à I'intervention de ses dieux, ( 2 Ch. 28:23) il se met à leur offrir des sacrifices. Pire encore, il se rend lui-même à Damas où, impressionné par la grandeur de l'autel païen de la capitale syrienne, il prend soin d'en relever les coordonnées pour les adresser au souverain sacrificateur de Jérusalem, avec mission d'en ériger la réplique dans la cour du Temple de l'Eternel. Achaz est si pressé de vouer son adoration aux dieux syriens qu'il lui importe que cet autel soit déjà dressé à son retour de voyage. Et il a soin d'ajouter: "Pour ce qui concerne l'autel d'airain (érigé par Salomon dans la cour du Temple), je m'en occuperai"! (2 R. 16:10-15)

Effectivement, Achaz "s'en occupera"... en l'écartant définitivement, puis en saccageant les précieux ustensiles que, trois siècles plus tôt, Salomon avait consacrés à l'Eternel; de plus, il ferme les portes de la maison de l'Eternel et bouscule toutes les prescriptions ordonnant le culte dédié au vrai Dieu. (2 R. 16:16-18).

Désormais chaque coin de Jérusalem a son autel païen et chaque ville de Juda a son haut-lieu – c'est-à-dire son sanctuaire d'idoles – alors que le sacerdoce relevant du Dieu vivant est résolument éliminé; (2 Ch. 28:24-25) dès lors, la vraie foi demeurera en veilleuse... jusqu'à l'avènement d'Ezéchias, le très digne fils de l'indigne Achaz. Est-ce étonnant qu'on ait refusé à ce dernier la sépulture dans le caveau des rois de Jérusalem? (2 Ch. 28:27)

Achaz est pour sûr l'un des pires parmi les souverains de Juda! Il s'est enfoncé plus profondément dans l'idolâtrie que tous ceux qui l'ont précédé, même dans le royaume du Nord. N'a-t-il pas invoqué pêle-mêle toutes les divinités des peuples d'alentour?

Cette histoire peut nous paraître lointaine; son actualité est cependant indéniable si on prend la peine d'évaluer la situation de notre société contemporaine: En acclamant les philosophies du Nouvel-Age, la "civilisation du Verseau" se prosterne devant une brochette de divinités, qui portent les noms d'auto-déification, de "Grande Energie cosmique", de fusion impersonnelle avec le "Grand Tout" ou de domination universelle, le tout baignant dans un anthropocentrisme effronté...

Sur la voie d'Achaz, on ne peut guère faire pire! A la différence qu'il s'agit aujourd'hui d'une religion mondiale en gestation qui, elle aussi, élimine délibérément l'autel dédié à l'Etemel – la croix du Calvaire où Dieu s'est fait homme – au profit du culte où l'homme se fait dieu. (cf. 2 Ti. 2:3-4)

Mais le Souverain des cieux a-t-il dit son dernier mot? Ou bien, l'histoire moderne va-t-elle soudain changer de cap, comme en Juda il y a 27 siècles quand l'intègre Ezéchias succéda à l'impie Achaz?

 


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