Pourquoi la colère de Dieu paraît plus visible que son humour dans la Bible ?

Question :
On parle souvent de la colère de Dieu dans la Bible : le Déluge (Genèse 6–9), la destruction de Sodome et Gomorrhe (Genèse 18–19), l’épisode du veau d’or (Exode 32), et bien d’autres encore. Ces récits peuvent donner l’image d’un Dieu exigeant, voire sévère.
Mais Dieu a-t-il aussi de l’humour ?
Et si oui, pourquoi cet aspect de sa personnalité semble-t-il si discret, comparé à l’expression de sa colère ? La question est importante : ne risquons-nous pas de suivre Dieu davantage par crainte ou par devoir, plutôt que par amour véritable ?
Réponse :
1) La colère de Dieu exprime sa réaction juste et sainte face au mal.
La colère est la réaction face à l’injustice (réelle ou supposée). Il existe donc des colères infondées puisqu’il n’y a pas d’injustice. Il existe aussi de justes colères, l’injustice est réelle, mais pas forcément bien maîtrisées.
La colère divine est l’expression de la réaction de Dieu face au mal. Elle est toujours bonne. De plus, l’offense faite à Dieu étant immense, sa colère est toujours juste, sans débordement.
La colère de Dieu fait donc partie de ses perfections. Si Dieu ne condamnait pas le mal, il ne serait pas parfait. Il serait même complice du mal. La colère de Dieu n’est pas un problème. Elle est, au contraire, un sujet de louange et d’adoration. Le Dieu qui se révèle dans les Écritures condamne et combat le mal. Dieu n’est ni rigide, ni sévère. Il est juste. Les épisodes cités en exemples sont d’ailleurs révoltants :
• Le mal qui s’intensifie sur la terre et des pratiques abominables (dès Genèse 4, un homme tué en réponse à une blessure, une escalade qui conduit au constat de Genèse 6:11, que la terre est remplie de violence).
• Les pratiques abominables de Sodome et Gomorrhe avec viols, abus des personnes et acharnement d’une foule montrant sa dépravation.
• Le Veau d’or : Le peuple qui trahit l’alliance passée avec Dieu et viole les commandements donnés. Ce peuple choisit de se couper du Dieu de la vie. D’ailleurs, dans ce dernier épisode, Dieu montre sa patience, puisqu’il n’applique pas les termes exacts de l’alliance et ne détruit pas le peuple.
2) L’humour de Dieu est discret, mais bien réel
L’humour se traduit de plusieurs manières. On trouve, par exemple, les moqueries contre une personne ou un groupe de personnes. Ce genre de dénigrement gratuit est clairement condamné par l’Écriture (Ps 1). L’humour méchant n’a pas sa place chez le croyant. De même, certaines plaisanteries à caractère sexuel doivent être bannies… et elles sont très nombreuses dans notre monde (Ép 5:4).
L’humour de Dieu est pourtant présent dans sa parole. Il existe de nombreux jeux de mots qui sont perdus à la traduction. Le mot « amandier » ressemble beaucoup à « veiller » en hébreu. Cette ressemblance explique le sens de Jérémie 1:11-12… texte totalement incompréhensible sans explication. Dieu joue souvent sur les mots dans sa Parole.
Il existe d’autres exemples : Elie demande si Baal n’est pas parti en voyage (1 R 18:27), l’aveugle guéri demande aux pharisiens s’ils ne veulent pas devenir… disciples de Jésus (Jn 9:27) ou l’apôtre Paul qui, inspiré par Dieu, se félicite que les Corinthiens soient déjà entrés dans le règne éternel et il s’en réjouit (de manière ironique, bien sûr) afin de pouvoir lui aussi régner avec eux (1 Co 4:8; cette Parole est clairement inspirée par Dieu dans le fond comme dans la forme). Jésus n’avait d’ailleurs pas la réputation d’une personne très austère (Mt 1:19).
Donc rien n’indique que Dieu n’ait pas le sens de l’humour, au contraire. Mais cet humour n’est pas contaminé par les excès du péché.
3) Qu’en est-il de notre motivation à suivre Dieu ?
Un grand sens de l’humour serait insuffisant ! Nous ne suivons pas Dieu pour son humour, même si cet humour est réel.
Nous aimons Dieu, car il a aimé le premier (1 Jn 4:19). Nous suivons un Dieu qui a démontré un amour extraordinaire envers des personnes qui ne le méritent absolument pas (Jn 13:1; Rm 5:6-8). Nous suivons Jésus, Dieu fait homme, qui a les paroles de la vie, la vraie vie (Jn 6:68; Jn 10:10). Nous suivons Jésus, Dieu fait homme, crucifié pour notre pardon et ressuscité pour démontrer que tous ceux qui placent leur foi en lui sont effectivement justifiés (Rm 1:3-4). Il nous délivre de la juste colère qui devrait nous atteindre à cause de notre rébellion contre Dieu (1 Th 1:9-10; Ép 2:1-3; Rm 3:10-23). Nous suivons un Dieu qui sauve par pur amour, par pure grâce (Ép 2:4-9).
Il est aussi vrai que nous craignons Dieu, une crainte qui n’est pas une peur paralysante (1 Jn 4:17-18) mais un respect immense de sa personne en reconnaissant qu’il nous dépasse complètement et que nous ne sommes rien devant Lui (Ap 1:17; 1 P 2:17; Ac 9:31; 2 Co 7:1 ; Pr 1:7). Le croyant peut ainsi s’approcher de Dieu avec assurance, par Christ (Hé 10-19-22) tout en reconnaissant que Dieu est un « feu dévorant » (Hé 12:29).
Pour conclure
1) La colère de Dieu est juste, bonne, parfaite. Elle nous conduit à adorer le Dieu qui condamne absolument le mal.
2) L’humour de Dieu est discret, mais bien réel.
3) Nous avons tant de raisons d’aimer un Dieu si grand : les perfections de sa personne, l’œuvre parfaite et complète de Jésus-Christ et la prise de conscience que tout a été fait pour des êtres humains limités, impurs, enclins au mal et qui n’ont rien d’aimable….
Que notre amour soit nourri de notre relation avec le Dieu qui s’est révélé en Jésus-Christ et que, par l’action de son Esprit, cet amour grandisse encore.
Avec mes meilleures salutations,
Olivier


