pensees du mois ligne w

 

L’esprit de compétition…

En compétition, il y a toujours un premier et un dernier, mais l’important est de ne pas être le second de soi-même…
- Luis Fernandez

Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection, mais je cours pour tâcher de m’en emparer, puisque de moi aussi, Jésus-Christ s’est emparé.
- Philippiens 3:12

L’esprit de compétition…

Certains ne vivent que pour et par elle. D’autres la fuient avec détermination, persuadés qu’elle est la source d’innombrables maux. J’ai nommé, vous l’avez deviné, la compétition, ou, pour être plus précis, l’esprit de compétition.
La victoire dans une grande finale européenne d’un club de foot que je ne nommerai pas, a emmené dans les rues de Paris des milliers de personnes enthousiasmées par ce triomphe. 
Je n’ai aucun souci avec l’explosion d’allégresse des nombreux supporters, mais une question m’interpelle: elle virevolte autour de mes pensées comme une abeille autour d’un pot de miel… et sur son petit corps velu se dessine, en noir sur jaune, un lancinant point d’interrogation.
Oui, je sais, je ne suis pas le couteau le mieux affuté du tiroir et probablement pas la truite la mieux oxygénée du ruisseau, mais tout de même…
À l’exception d’Hysope et de La Fontaine, qui applaudirait à s’en fouler les poignets si, aligné sur une piste de course, un lièvre battait une tortue  ? 
Serions-nous admiratifs devant un dauphin gagnant un 400 mètres nage libre si les autres couloirs étaient occupés par des chats  ? 
Je vous éviterai les innombrables déclinaisons de ce type d’affrontements : l’écureuil et le poisson rouge au pied d’un arbre, le kangourou et le pangolin en saut en longueur, le chamois et le cochon en saut en hauteur…
Pour revenir aux compétitions humaines, j’ai du mal à crier à l’exploit lorsqu’un club peut se permettre de dépenser des milliards pour recruter les meilleurs joueurs de la planète, alors que les autres n’ont que des millions  ! Vous me direz, l’argent ne fait pas tout, c’est vrai, mais il y contribue… 
Pour qu’une compétition ait éventuellement du sens, il faudrait que les forces en présence soient strictement égales. Mais c’est bien sûr impossible et ce qui est vrai pour une équipe l’est aussi pour les individus: puis-je me vanter de la couleur de mes yeux  ? D’avoir un cœur qui bat plus vite ou plus lentement  ? De ma morphologie ou des dimensions de mes poumons  ?
Si je dépose un poids d’un kilogramme sur le plateau d’une balance et un de 800 grammes sur l’autre, devrais-je m’extasier parce que la balance penche du côté le plus lourd  ? 
 
Les personnes dotées, par leur génétique, leur éducation ou les deux, d’un solide esprit de compétition pourraient m’opposer de pleines brouettes d’arguments qui réduiraient ma petite théorie bancale en un ridicule tas de cendres. Mais, vous l’avez deviné, je n’aime pas la compétition. Je vais donc fuir ce combat-là et en venir — enfin me direz-vous — au point qui m’intéresse vraiment: « Quelle pourrait être l’utilité de l’esprit de compétition ? »
Il y a un exercice que je trouve profitable, équitable, motivant, et pour lequel je désire développer mon esprit de compétiteur: la course pour parvenir à la meilleure version de moi-même. 
Pour participer à cette épreuve très particulière, il faut passer une sélection exigeante: se dégager de toute comparaison avec d’autres humains et intégrer l’idée que je concoure dans une catégorie dont je suis l’unique participant. Je ne m’aligne pas pour battre qui que ce soit d’autre, mais pour progresser dans le défi d’être toujours plus présent à moi-même, aux autres et bien évidemment à Celui qui est la source de la vie. Celui qui est à la fois ma ligne d’arrivée et mon assistant de course, mon entraineur et mon plus fervent supporter, mon principal sponsor et l’unique arbitre.
Il est Celui que je désire saisir et celui qui m’a saisi. 
Ce n’est cependant pas une course solitaire, d’abord parce qu’Il est là, mais aussi parce qu’à mes côtés, d’autres humains sont dans une compétition identique. Ils ne concourent pas contre moi, mais avec moi ; chacun dans son couloir, tous saisis par le Christ, par ce grand désir de le rejoindre, lui qui nous a déjà saisis, afin de faire de chacune et chacun d’entre nous, la meilleure version de nous-mêmes.



Je souhaite, un jour, juste avant que ma course s’achève, pouvoir dire: « J’ai participé à la bonne compétition. J’ai été le meilleur dans cette catégorie très spéciale dont je suis l’unique participant ».
 
Compétitivement vôtre,
 
Philip

 

© Tous droits réservés: Philip Ribe


blue care w Accueil
  Liens
  Plan du site        
  Contact
tampon 5x5 gris