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Le «Maelstrom» de la Pâque

Le maelstrom de la pâques - pensée du mois - avril 2018

Aujourd’hui est un jour de pleurs, mais aussi de tendresse, qui caresse mon cœur, autant qu’il le blesse...
- JULIE FBZ.

Tout ce qui n’a pas été soulevé par l’amour s’écrase en enfer.
- CHRISTIAN BOBIN

Il a aimé les siens en cet univers, et il les aime jusqu’à la fin.
- JEAN 13.1 CHOURAQUI

Tout ce que peut expérimenter l’être humain est brassé, enchevêtré dans le maelstrom de la Pâque. Cocktail d’émotions, mixture de passions, chaos des décisions, confusion des sentiments. Violence des contrastes, des contraires, emmêlement des opposés, amalgames contre-nature englués dans la tornade des meilleurs et des pires…

Générosité: Sans calcul, répandue avec joie en fragrances exquises, effluves du Jardin qui embaument la maison et coulent sur les pieds du maître. Tendresse et reconnaissance de celle qui embrasse ces pieds et les enveloppe de la soie de ses cheveux.

Avarice: Bassesse d’un cœur étriqué, mû par l’appât du gain, puanteur du scélérat qui vend son mentor pour un prix dérisoire, obscénité de celui qui tente de désodoriser sa pestilence d’âme en la masquant sous le voile de la fausse charité.

Amitié: Chaleur accueillante, apaisante, d’une tablée qui unit des compagnons de route, en toute simplicité, dans la convivialité réconfortante d’un repas de fête.

Intimité: Une proximité authentique, qui s’exprime dans le laisser-aller d’une tête sur une épaule, de mots murmurés à l’oreille, de confidences partagées.

Humilité: Le plus grand se fait serviteur. Dépouillé, riche seulement d’un torchon, il débarrasse de leurs souillures les pieds de ses suivants. Il revendique la dernière place, la métamorphose en « place d’honneur ».

Illusions: Moi, toujours ! Moi jamais ! Même si tous les autres… Mais au son du coq, dans la froideur d’un petit matin, autour d’un maigre feu, par trois fois, elles sont larguées, piétinées, reniées.

Chaleur: De la flamme des lampes à huile, du vin partagé, du pain offert. Ferveur des échanges, tiédeur bienfaisante, rassurante, de l’appartenance. Sécurité de la bergerie dans la fraternité du troupeau et la présence apaisante du Berger.

Trahison: Fourberie de l’ami félon qui vend l’espoir pour quelques misérables piécettes. Cliquetis des armes dans la nuit, un baiser scélérat et vénéneux pour livrer l’innocent aux mains du mal.

Abandon: Désertion des proches soudain si loin, endormis à l’instant du besoin, neutralisés par la lâcheté de
la tristesse paresseuse. Décrochage dans la fuite désespérée, le chacun pour soi. Courir pour sauver sa peau, même nue, si nécessaire.

Fidélité: Superbe loyauté manifestée dans l’attachement de quelques femmes; des déchues réhabilitées, des amies indéfectibles, une mère transpercée. Présentes, malgré les risques et la détresse de l’impuissance. Enracinées dans le refus d’abandonner, de le laisser tomber, de lui tourner le dos.

Souffrance: Superposition des souffrances, déferlantes de douleur lancinante, écrasante, létale.
Brûlure du fouet qui zèbre la chair, impact des coups, horreur des clous qui vrillent les mains innocentes. Oppression de l’âme, trahie, injustement humiliée par les crachats, la couronne infâme, la nudité exposée.
Et par-dessus tout, l’agonie terrifiante de l’esprit qui subit, impuissant, la déchirure, l’arrachement, le divorce imposé de l’union fusionnelle avec le Tout. Tourment infernal de la solitude cosmique, du vide sidéral laissé par la défection du Père resté silencieux.

Et puis, et puis… de l’Amour ! De l’amour, de l’amour, de l’amour, encore plus d’amour !
Des fleuves d’amour débordant, ruisselant, contagieux, irrépressible, triomphant du mal, de la haine, du néant.
De l’amour qui clame haut et fort: «Pardonne-leur  !»
De l’amour qui restaure, qui guérit, qui inonde le trou noir de la mort, l’engloutit, la neutralise, l’anéantit.
De l’amour qui cascade en vie immortelle, en vie nouvelle, en possibilités infinies.
De l’amour plein les mains, plein la bouche, plein les poches, plein les yeux, plein les tripes.

Dans le maelstrom terrifiant de la violence, du mal, de la mort, de l’injustice et de l’horreur, par la magie du « qui perd gagne », l’amour sort grand vainqueur. Grand seigneur, il distribue sans compter la paix, la joie, la sérénité, l’espérance.

Heureux de « tremper » dans l’Amour de Pâques avec vous,

Philip

Maelstrom: Tourbillon marin violent, créé par les courants, la marée, le vent et le relief des îles ou du fond marin.

© Tous droits réservés: Philip Ribe

 


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