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Quelle Eglise pour le 21e siècle ?

1/5 Une Eglise motivée

Fabiano FERNANDEZ
Directeur de l’Institut Biblique Portugais

Textes à lire: Mt 9:35-38; 11:25-27 et Ps 127:1

Au seuil d’un nouveau millénaire, l’Eglise de Jésus-Christ existe et persiste dans sa mission salvatrice et eschatologique, selon la parole de Jésus: Je bâtirai mon Eglise et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Elle est la force associative la plus puissante du monde; le moyen par excellence employé par Dieu pour transformer des vies humaines qui étaient perdues, elle donne de la saveur à la société, met en évidence les valeurs qui magnifient Dieu et l’être humain.

L’Eglise est le patrimoine exclusif de Dieu. Jésus en est la "pierre angulaire", "la  tête" du corps dont nous sommes les membres. Quelqu’un a dit avec raison que "L’Eglise n’est pas une pensée tardive dans l’esprit de Dieu", elle occupe une place centrale dans les desseins éternels du Créateur. Dans l’ecclésiologie biblique il y a un mystère que nous identifions comme une intime coexistence et coopération entre Dieu et ses rachetés, ils forment une famille, un édifice, un corps, un peuple, une agence, une organisation, un organisme auquel nous donnons le nom d’Eglise. L’Eglise a un but, des intentions définies et connues, un message inaltérable et immuable, des fonctions uniques et exclusives et finalement un avenir plein d’espérance et de jouissance éternelles. Je me réfère à l’Eglise de Christ, qui est indubitablement Une, Sainte, Catholique et Apostolique, qui se manifeste localement pour servir les personnes qui habitent ce lieu.

C’est un privilège honorable d’être membre de l’Eglise de Jésus-Christ. Nous y sommes insérés par la grâce, par elle seulement nous y demeurons, par elle encore nous servons Dieu et les hommes. Le thème de cette semaine est l’Eglise du Seigneur Jésus, dont l’Action Biblique fait partie, avec laquelle elle s’identifie et se prépare pour le 21e siècle. Nous examinerons les caractéristiques les plus importantes qui doivent distinguer l’Eglise du 3e millénaire. Nous parlerons d’une Eglise motivée, ayant une vision, portant du fruit, ayant un impact et missionnaire. Nous aborderons ces thèmes d’une manière biblique, éducative et édifiante dans l’espoir de voir notre engagement se renouveler, afin de servir activement et avec enthousiasme le Royaume de Dieu.

Lorsque le Rév. Rick Warren était au séminaire, il a décidé de donner sa vie pour l’implantation d’une nouvelle Eglise. Il a commencé en 1980 avec une famille, en 1995 il n’avait pas encore de temple mais réunissait 10’000 membres et avait implanté 26 Eglises. Dans un livre publié récemment, il dit que: "La clé pour l’Eglise du 21e siècle sera la santé spirituelle de l’Eglise et non pas sa croissance". (Page 21)

En fait, les "Eglises en bonne santé n’ont pas besoin d’attractions pour croître. Elles croissent naturellement". Il est néanmoins très important de vérifier ce qui motive l’action de l’Eglise, quelle est la force qui l’anime, la propulse vers le quartier, la ville et le monde.

Une Eglise motivée

Les textes bibliques dont les références sont citées en marge ont été sélectionnés comme bases de réflexion, lisez-les avant de poursuivre.

Matthieu 9 montre Jésus occupé à parcourir les villes et bourgs, en train d’enseigner, de prêcher et de guérir. Il voit les foules selon le coeur du Père: comme des brebis sans berger. L’évangéliste dit qu’il a été ému de compassion. Qu’est-ce qui a motivé Jésus ? Etait-ce les besoins de la foule? La bonne volonté? Sa conscience? Le Père qui l’a envoyé vers la maison perdue d’Israël? La rivalité avec les chefs religieux? Le désir d’être populaire? S’adressant à ses disciples pour leur faire constater la grandeur de la moisson et le manque d’ouvriers, sa suggestion a été la prière.

Matthieu 11, premier point culminant relaté par l’évangéliste. Après un temps de ministère public, beaucoup ont reçu l’Evangile, d’autres ont endurci leur coeur. Jésus fait une pause et s’écrie: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi. Voilà les phrases clés, nous les explorerons en traitant des motifs et de la motivation avec lesquels nous faisons l’oeuvre que Dieu nous a gracieusement confiée.

Jésus est notre modèle de prédilection. Une Eglise motivée doit l’imiter, non seulement dans son message, mais également dans sa manière de travailler et particulièrement dans la motivation qui l’a poussé à l’action. La motivation a une influence importante et toujours présente dans toutes les sphères de la vie humaine.

Nos motifs déterminent l’enthousiasme et la satisfaction dans toutes les situations. Ils sont les compagnons permanents de notre vie. L’an passé j’ai participé à un séminaire pour responsables chrétiens. Un spécialiste a parlé de la motivation; comment connaître les motifs à la base de notre comportement et de notre action, comment motiver autrui pour notre travail... Je vais essayer de transmettre ce que j’ai appris et lu dans le livre de ce spécialiste. (George New and David Cormack, Why Did I Do That?)

Motif et motivation

Il est nécessaire de définir la terminologie que nous utilisons. Notre comportement (manière de procéder, conduite, mode d’action) est le point culminant d’un processus interne qui, éventuellement, se manifeste de manière externe dans une action. Si le comportement est l’effet, qu’est-ce qui en est la cause? Pour comprendre notre comportement nous devons examiner clairement et en profondeur nos intentions.

Le motif est la manière de penser liée aux sentiments et valeurs qui culminent en attitudes énergiques. Le motif peut être fonctionnel (se référer aux nécessités du corps : la faim, la soif, la chaleur, le sexe, etc.), ou social (le monde, les opportunités, les défis, les personnes). C’est le motif social et collectif qui nous intéresse puisque nous parlons d’Eglise motivée.

Le motif est une pensée

Le motif est cérébral, il ne peut être vu, touché, senti par autrui, il appartient à l’individu. Nous avons des motifs et en sommes responsables. Puisque les motifs sont des pensées, nous pouvons apprendre à les contrôler. Les pensées peuvent être activées par un événement: une récompense, une séduction, un encouragement; mais dans tous les cas l’origine du motif est dans notre tête.

Dire que la publicité de NIKE à la télévision m’a fait acheter des souliers de sport est inexacte. L’annonce a mis ma pensée en route et celle-ci m’a conduit à l’achat. La publicité a servi de stimulation, mais ce sont mes pensées qui ont déterminé le désir d’acheter les souliers. De même dire: le motif du crime était l’argent n’est pas correct. La Bible nous éclaire: " L’amour de l’argent est la racine de tous les maux". L’argent n’est pas le problème, ce sont les pensées que nous associons à l’argent qui engendrent un comportement antisocial. Nos pensées sont chargées de significations que nous devons décoder.

Différentes habitudes de penser

La pensée subite, occasionnelle, absurde, qui traverse un instant l’esprit n’est pas un motif. Un motif se fige en un modèle propre. Un modèle peut être décrit comme est une habitude de penser qui réapparaît souvent, il s’est formé durant l’enfance. Ces habitudes de penser influencent puissamment notre comportement. L’auteur des Proverbes dit: Ne mange pas le pain de celui dont le regard est malveillant, et ne convoite pas ses friandises; car il est comme les pensées de son âme. 23:6-7. Nos pensées sont des énergies de comportement en perpétuel mouvement. Plus nous sommes fixés sur un sujet, plus grande est la probabilité que nous le réalisions. Remplir notre esprit c’est remplir notre vie!

Les habitudes de penser ne font pas partie du subconscient. Nous pouvons nous évaluer à n’importe quel moment, mais nous vivons tellement avec notre modèle que nous ne le remarquons même plus. Lorsque nous entendons l’enregistrement de notre voix, les autres la reconnaissent immédiatement tandis que nous sommes surpris. Ainsi en est-il avec notre culture, nous n’en prenons conscience que face à celle d’autrui.

Quels sont les habitudes de penser qui nous caractérisent, comme chrétiens, comme Eglise ? Elles peuvent être positives ou négatives. Nos esprits peuvent être sains et joyeux ou remplis de culpabilité, de peur ou de haine; qui engendrent les comportements les plus négatifs.

Les sentiments

Les sentiments et les émotions sont nécessaires pour transformer le modèle de penser en motif. La manière d’idéaliser ne produit jamais une action énergique, celle-ci est le résultat de la motivation. Le modèle de penser doit être accompagné de sentiments (joie, amour, excitation). Les motifs ne se réduisent pas à des décharges électriques dans le cerveau, ils sont accompagnés de réactions physiques à l’origine de changements chimiques dans le sang, de modifications du rythme cardiaque, etc. Quand le motif est stimulé, on est excité, défié, amoureux, protecteur, mais surtout, plein d’énergie et de force.

Les motifs peuvent être accompagnés de sentiments négatifs (rejet, peur, honte, etc), ceux-ci indiquent la présence d’un motif. Le motif à lui seul n’apporte pas nécessairement un sentiment de bien-être. Etre motivé peut signifier être plein de peur, d’anxiété ou de haine. Sans sentiments (positifs ou négatifs) il n’y a pas de motifs. Nous sommes des êtres rationnels et émotionnels.

Les valeurs

Les valeurs sont des croyances et principes qui influencent la décision personnelle. Nous pouvons avoir des pensées qui engendrent en nous des sentiments, si elles ne s’accordent pas avec nos valeurs elles resteront de simples pensées.

Normalement nos valeurs triomphent de nos sentiments. Imaginons nous réveiller un matin d’hiver, il fait froid, il pleut, le lit est bien chaud. Penser y rester est agréable. Mais cette pensée n’est pas un motif parce qu’elle est en conflit avec nos valeurs qui placent notre responsabilité familiale et professionnelle avant notre confort. Alors, nous nous levons pour affronter la pluie et le froid.

Le motif résulte de la conjonction de pensées, de sentiments et de valeurs et genère un comportement. Que les valeurs soient culturelles, sociales ou religieuses, elles sont extrêmement importantes et influencent notre décision éthique. Beaucoup de ces valeurs se développent pendant l’enfance et l’adolescence et ne peuvent pas être changées facilement. C’est pourquoi il est important de déclarer que les motifs sont normalement stables et ne peuvent pas être facilement modifiés. Ils peuvent être orientés dans une autre direction mais seront rarement changés. Seule la conversion, par l’action surnaturelle du Saint-Esprit, peut transformer le pécheur perdu en un pécheur racheté, en une nouvelle création.

La culture japonaise reflète les valeurs propagées par le confusianisme: la loyauté, l’éducation, l’amélioration constante de l’efficacité et le nationalisme. Cela motive les japonais à devenir les champions du monde du développement des entreprises. En occident règnent en principe les valeurs chrétiennes traditionnelles : service, amour du prochain. Nous n’identifions pas facilement ces comportements dans la culture contemporaine, cela nous amène à réévaluer les valeurs qui animent actuellement notre société. Nous devons probablement faire la même chose avec l’Eglise de Jésus-Christ au Portugal et certainement aussi en Europe.

Trois valeurs-clés pour une motivation positive:

  1. La dignité personnelle et l’estime de soi, basée sur l’importance singulière et unique de la personne individuelle.
  2. L’amour du prochain et la responsabilité des individus, des Eglises et des entreprises d’inclure une dimension sociale dans l’évaluation du patrimoine et du succès individuel ou collectif.
  3. La responsabilité personnelle et collective face à l’état de la société et son avenir en matière de préservation de l’environnement.

Aujourd’hui ces valeurs sont affirmées par beaucoup de personnes. Le problème est qu’elles en restent aux affirmations et ne les incarnent pas, ce qui rend la société post-moderne égoïste et destructrice. Chacun pour soi, Dieu pour tous, est le slogan en vogue. L’Eglise de Jésus doit reconsidérer et réévaluer sa raison d’être et sa motivation pour exister et travailler dans un monde où règnent le scepticisme et une méfiance généralisée. Puisque tous agissent selon leur intérêt, l’Eglise est accusée d’agir de même. Il faut qu’elle soit différente.

Un comportement fervent

Un comportement fervent et enthousiaste est le test par excellence de la présence ou de l’absence de motif. Quels que soient les pensées, les sentiments et les valeurs, si la situation ne culmine pas avec l’action, alors les motifs ne sont pas stimulés et demeurent stagnants.

Nous connaissons le but que nous voulons atteindre, fruit de nos pensées, nos sentiments et nos valeurs. Cet objectif oriente et détermine notre action fervente ou énergétique. Notre motivation est démontrée par notre but et la manière dont nous tirons parti des circonstances et des opportunités. Mais lorsque les pensées et les sentiments ne peuvent être traduits en objectifs concrets, nous sommes au bord de la confusion, de la frustration et de la dépression. Si les pensées restent des pensées; il n’y a pas d’action énergique; les objectifs ne sont pas atteints et finalement nous ne sommes pas motivés.

La motivation est le processus par lequel la stimulation se transforme en comportement énergique. En-dehors des facteurs internes déjà mentionnés (pensées, sentiments, valeurs, énergie, etc.), la stimulation est affectée par des facteurs externes, comme l’environnement, les collègues, les opportunités et les problèmes ressentis. La motivation est la clé qui explique la présence de l’énergie dans le comportement. L’absence de motivation signifie une absence de motifs ou l’absence de convergence entre les éléments qui la constituent.

En parlant de motivation, bon nombre de personnes se réfèrent au degré de l’énergie, de dévouement qu’elles investissent dans leur travail. Ce degré d’énergie est essentiel dans la détermination de la nature de la motivation. En effet nous avons tous des motifs. Les motifs sont mis en action par la stimulation interne ou externe, ou les deux, ainsi nous expérimentons la motivation. De son côté, la motivation produit l’énergie suffisante pour l’action coordonnée et effective en direction du but préalablement déterminé.

Pour conclure nous affirmons que:

  1. La motivation est fondamentale pour la réalisation d’un objectif - l’un n’existe pas sans l’autre. Une Eglise sans objectif est sans motivation. Une Eglise sans motivation est sans but, le résultat est la stagnation.
  2. La motivation est importante, sans elle nous n’avons pas de but dans la vie et notre existence n’a pas de sens.
  3. Sans motivation nous sommes ennuyeux, fatigués, surchargés, anémiques, insatisfaits.
  4. Avec une motivation le monde nous apparaît différent, mais réel et compensateur.

Il est maintenant facile de comprendre cette parole de Paul: "Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréable et parfait." Ro 12 : 1-2.

Revenons aux textes

Souvenons-nous des relations entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit au sein de la Trinité. Quel a été le motif de Jésus pour agir comme il l’a fait? Est-ce les besoins des foules? Sa bonne volonté, son altruiste, sa conscience, etc? Sa venue est en relation étroite avec la révélation de l’Ancien Testament, Jésus est venu pour accomplir le plan rédempteur de Dieu pour l’humanité tracé avant la fondation du monde. La motivation de Jésus était de faire la volonté du Père qui l’avait envoyé. Les personnes qui l’entouraient étaient étonnées de son discours et de son autorité - sa vie et son ministère étaient d’une telle énergie que peu de personnes restaient indifférentes. L’harmonie qui existe au sein de la Trinité est le modèle par excellence de ce que doit être notre comportement comme chrétiens et comme Eglise sur la terre, spécialement pour le travail en équipe des responsables chrétiens.

Jésus était:

  1. Sincère, honnête, transparent dans son caractère et dans son travail - Sa mission était de satisfaire les désirs du Père qui l’avait envoyé.
  2. Toute sa vie était en accord avec les desseins de son Père. Les résultats de son oeuvre sont dûs à l’intervention du Père et de l’Esprit saint.
  3. Personne, même pas les chefs religieux de l’époque animés par la jalousie et la haine, n’a pu prouver que Jésus était un dément, un démoniaque ou quelqu’un qui aurait agi seul.

Jésus qui est notre modèle par excellence, a affirmé avec autorité: "Comme le Père ma envoyé, ainsi je vous envoie vous aussi."

Leçons pour aujourd’hui

Demeurons fermes dans la Parole de Dieu

Sommes-nous fermes dans la doctrine du salut? Si quelqu’un est dans l’Eglise sans avoir passé par l’expérience de la conversion, sa motivation ne peut être biblique et sa participation est préjudiciable à la qualité et au témoignage de l’Eglise. Nous ne pouvons négliger la doctrine, diluer les vérités sur le péché, la condamnation de l’homme sans Christ, même si le monde n’aime pas la doctrine du péché.

Notre motivation n’a pas pour but de plaire aux hommes, ni de satisfaire nos caprices. Certains ont passé par la conversion, mais vivent des valeurs du monde, leur caractère et leur conduite sont mixtes. L’être humain est complexe au point que la Bible affirme: "maudit l’homme qui se confie en l’homme" à cause des ruses mentales qui alimentent l’esprit humain. La méfiance règne dans le monde, mais elle ne doit pas pénétrer l’Eglise de Jésus-Christ. Pour avoir un avenir il faut absolument croire à la création d’un homme nouveau, résultat de la réconciliation de l’homme avec Dieu et de Dieu avec l’homme, en vertu des mérites du Seigneur Jésus et grâce à l’intervention invisible mais réelle du Saint-Esprit.

Demeurons fermes et inébranlables dans la motivation de l’Eglise

Rick Warren écrit dans son livre: "Toute l’Eglise est dirigée ou motivée par quelque chose. Il existe une force qui la conduit, une présupposition qui l’oriente, une conviction motivante derrière tout ce qui se passe. La direction dans laquelle on chemine peut ne pas être écrite. Elle peut être méconnue de la plupart des membres de la communauté. Il n’y a probablement jamais eu de votation pour l’approuver. Mais même ainsi, elle existe et elle influence chaque aspect de la vie de l’Eglise. Quelle est la force qui oriente et motive votre Eglise?" (Page 95).

Qu’est-ce qui motive les Eglises aujourd’hui?:

  • Dans celles qui sont dirigées par la tradition la phrase préférée est: "Nous avons toujours agi de cette manière" - Le motif est de perpétuer le passé.
  • Dans celles dirigées par des personnalités: " Ce que le responsable de l’Eglise veut!" - Le motif est de plaire au pasteur.
  • Dans celles orientées vers les personnes: "essaient de satisfaire quelques-uns de leurs besoins" - Le motif est d’être bien vu par le peuple.
  • Dans celles dirigées par les finances: "combien cela va coûter?; un plus grand effort dans l’élaboration d’un budget annuel" - Le motif est d’être financièrement viable.
  • Dans celles dirigées par des programmes: école biblique du dimanche, groupe de dames, chorale, etc - le motif est le programme.
  • Dans celles dirigées par des constructions: Le plus long paragraphe du budget est le paiement des mensualités pour l’édifice.
  • Dans celles dirigées par des événements: C’est de maintenir le peuple occupé.

"Savoir que faire (connaissance), pourquoi faire (perspective) et comment faire (habileté), n’ont aucune valeur si vous n’avez pas une conviction pour motiver tout cela. Le Pr. Morris a dit: "un coeur en harmonie avec le Royaume de Dieu pénètre les pensées, les motifs et les attitudes".

Demeurons fermes et inébranlables dans les buts de l’Eglise

Votre Eglise a-t-elle des buts clairs et définis? Le Pr. Ary Veloso, se référant au Brésil dit: "Avec des exceptions brillantes, nous voulons être tout pour tous et nous finissons en n’étant rien pour personne!". Un seul type d’Eglise ne peut pas atteindre tout le monde. Il faut plusieurs types d’Eglises pour atteindre plusieurs types de personnes. Ce n’est pas une hérésie; c’est la réalité. Une Eglise motivée l’est seulement, parce qu’elle a des buts définis, largement connus et divulgués. La Bible détermine notre message, mais le public que nous voulons atteindre détermine quand, où et comment nous allons communiquer ce message.

Je suis d’accord avec cette déclaration de Richard Forster: "La superficialité est la malédiction de nos jours". Nous nous contentons de peu, du rapide, du fast-food; nous ne réfléchissons pas nous vivons, suroccupés nous échappons toujours aux questions fondamentales. La généralisation nous aide à ne pas nous sentir culpabilisés et, en même temps nous ne pouvons pas mesurer le degré de succès, de réalisation et de satisfaction. Nous ne vivons pas, nous végétons. Nous ne sommes pas, mais nous allons être. Ce sont là les conséquences d’Eglises démotivées. Il ne sert à rien d’adopter une méthode ou l’autre, lire un livre ou l’autre, faire un ou l’autre séminaire, cela revient à circoncire le problème et laisser la maladie intacte. Le modèle biblique de la motivation est une Eglise ayant des buts.

Le but répond à la question: pourquoi existons-nous? "Si la force motivante de l’Eglise n’est pas biblique, la santé et la croissance de l’Eglise ne seront jamais celles que Dieu désire. Les Eglises fortes ne sont pas construites sur des programmes, des personnalités, ou des artifices, mais sur les desseins éternels de Dieu ". "La question erronée est: Qu’est-ce qui fera croître notre Eglise? La bonne question est: Qu’est-ce qui empêche la croissance de notre Eglise?"

Nous avons quelques exemples de motivation dans la Bible:

  • Jésus, ému de compassion, en grec splagchnizomai, Mt 9 :36, 14:14, 15 :32, 20 :34, Lc 7 :13 ;
  • La motivation du bon Samaritain;
  • Le Père dans les deux paraboles de Jésus, Lc 10 :25-37 et 15 :11-32.

Une Eglise a défini et divulgué ses buts sous la forme suivante:

  • Aimer Dieu de tout son coeur
  • Aimer son prochain comme soi-même
  • Aller et faire des disciples
  • Baptiser
  • Enseigner l’obéissance.

Les buts de l’Eglise de Saddleback, du Pr. Rick Warren sont :

  • Glorifier: nous célébrons la présence de Dieu dans l’adoration.
  • Mission: nous communiquons la Parole de Dieu par l’évangélisation.
  • Statut de membres: nous intégrons la famille de Dieu dans notre communion.
  • Maturité: nous éduquons le peuple de Dieu à travers le discipulat (faire des disciples).
  • Ministère: nous démontrons l’amour de Dieu à travers le service.

Et la déclaration finale est la suivante:

"Amener des personnes à Jésus et en faire des membres de sa famille, développer en elles la maturité en accord avec la ressemblance de Christ, les équiper pour les ministères dans l’Eglise et pour la mission de leurs vies dans le monde, afin de glorifier le nom de Dieu."

Dans un tel climat, il est complètement impossible d’avoir des personnes apathiques dans l’Eglise. La motivation vainc l’apathie, qui est l’un des plus grand maux qui infeste l’Eglise de Jésus dans la société occidentale.

CONCLUSION

Savoir pourquoi nous faisons ce que nous faisons est essentiel pour déterminer la nature et la substance de l’oeuvre que nous accomplissons comme Eglise de Jésus-Christ sur la terre. Seules la vérité, la transparence, l’honnêteté et la sincérité peuvent triompher et produire des fruits abondants. Tout le reste n’est qu’une imitation, une irréalité, des doutes et de la confusion. La motivation demande que les modèles de pensées, les sentiments et les valeurs soient intimement liés, afin de produire une prédisposition pure qui nous mobilise pour une action enthousiaste et pleine d’énergie, pour atteindre les buts de notre existence et mission. Que Dieu nous aide à être seulement ce qu’il veut que nous soyons.

 


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