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Marie - Servante du Seigneur

par Henri Gras

Partie III. Que faut-il croire? 

Chapitre 13. Réflexions concernant les manifestations surnaturelles

Parmi les manifestations surnaturelles et les miracles liés à la vierge, il convient d'opérer d'entrée une distinction entre:
  • Les phénomènes indéniables, accrédités par des témoins objectifs et fiables.
  • Les phénomènes d'autosuggestion individuelle ou collective, fruit d'un mysticisme illuminé.
  • Les simulations et escroqueries visant à exploiter la crédulité des gens.

L'autorité ecclésiastique catholique elle-même examine et authentifie les faits qui viennent à sa connaissance pour opérer un tel tri.

Quelle est l'origine, le moteur de ces manifestations surnaturelles? Qu'elles soient vraies ou qu'elles soient fausses, elle sont certainement l'effet de l'activité et de la puissance de Satan et de ses démons (anges révoltés et déchus). De tout temps le diable a essayé de séduire les hommes, et trop souvent il y a réussi. Sa plus grande subtilité consiste à faire attribuer à Dieu ce dont il est lui-même l'auteur et l'instigateur. Par ce moyen il maintient des millions d'âmes sous sa coupe et dans sa dépendance (1 Jean 5:19). Il possède, parmi tant d'autres, trois moyens de choix pour séduire les âmes:

  • Priver de la Bible et surtout de sa lecture.
  • Amener à l'athéisme par le négatif visible (guerres, maladies, calamités, injustices): «S'il y avait un Dieu, tout cela ne se passerait pas!» (assertion très courante).
  • Attirer dans l'idolâtrie par le miraculeux, c'est-à- dire prendre et occuper dans le cœur humain la première place, due à Dieu seul. Version «religieuse» rassurante: «Toutes les religions sont bonnes, pourvu que l'on soit sincère!»

Là où l'expérience et la tradition prennent le pas sur l'Ecriture, le risque de se laisser entraîner dans l'idolâtrie est grand. Satan s'avère expert pour détourner ceux qui ont des aspirations religieuses de l'unique voie (ou chemin étroit) qui ramène l'homme déchu à Dieu : Jésus-Christ, le Sauveur du monde, celui dont l'apôtre Pierre, rempli de l'Esprit saint, a dit: «II n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Actes 4:12). Alors, le malin, dont la puissance reste grande bien qu'il soit vaincu, déploie habilement ses stratagèmes pour détourner les âmes dans des voies secondaires et sans issue.

Il n'est pas l'horrible créature qui se manifeste toujours de terrifiante façon comme on avait coutume, notamment au Moyen-Age, de le présenter. Non, il sait se déguiser en ange de lumière (2 Corinthiens 11:14). «Singe de Dieu», il excelle à se manifester par le surnaturel, le miraculeux, pour faire croire à ses mensonges. La Bible en donne maints exemples fort instructifs.

C'est sous la forme d'un serpent aux attrayantes promesses qu'il séduit Eve en Eden (Genèse 3). C'est Satan qui permet aux enchanteurs et aux magiciens de Pharaon d'imiter certains prodiges opérés par Moïse au nom du Tout-Puissant: verge changée en serpent, eau transformée en sang, prolifération de grenouilles (Exode 7, 8). C'est de Satan que Balaam tient son don de divination doublé de la capacité de maudire (Nombres 22). C'est Satan qui donne à la magicienne d'En-Dor, qu'alla consulter Saül, de «faire monter les morts» et de prédire l'avenir (1 Samuel 28). C'est Satan qui anime le magicien de Paphos (Actes 13) et la servante à l'esprit de Python (Actes 16) qui se trouvent sur les pas de l'apôtre Paul. C'est Satan qui permettra à l'Antéchrist de gagner l'audience admirative de l'humanité. «L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité...» (2 Thessaloniciens 2:9–10). C'est encore Satan qui animera «la bête qui monte de la terre» (Apocalypse 13:11) lorsqu'elle opérera «de grands prodiges, jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes». Il est saisissant de lire encore à son sujet: «Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image de la bête qui avait été blessée par l'épée et qui vivait. Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parle, et qu'elle fasse que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête soient tués» (Apocalypse 13:14–15).

Démonstration biblique est donc faite du pouvoir satanique en matière de séduction. C'est pourquoi, il convient d'être circonspect en présence des phénomènes surnaturels ou miraculeux. L'homme s'y révèle sensible et les recherche. Et Satan le sait bien. Alors, il en use copieusement, avec subtilité. Comment s'y reconnaître finalement? Sur ce point pratique, laissons à Jésus le soin de répondre: «On connaît l'arbre par le fruit» (Matthieu 12:33).

Quant au sujet qui nous occupe, relevons les principaux caractères de la dévotion mariale et comparons-les à l'enseignement biblique correspondant:

  • La multiplication d'images «pieuses» et de statues devant lesquelles on se prosterne pour prier «la sainte mère» est en infraction formelle avec la loi de Dieu: «Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux...» (Exode 20:4–5).
  • Les redites de prières à la vierge, formulées en égrenant le chapelet, sont contraires à la volonté divine. Jésus lui-même a condamné les formules plusieurs fois répétées: «En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez» (Matthieu 6:7–8).
  • Le développement de la superstition par le port de médailles ou du scapulaire, par l'usage de «l'eau bénite», etc... est également coupable et, nous le verrons, dangereux. Tout cela constitue autant de supports matériels faits de main d'homme ou adoptés par eux pour soutenir leur foi et les protéger, comme si la présence spirituelle du Seigneur dans le cœur n'était ni assez sensible, ni suffisamment efficace. Pourquoi mettre sa confiance en de telles choses ? Le Psaume 115:4–9 stigmatise ce comportement : «Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, elles sont l'ouvrage de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent point, elles ont des yeux et ne voient point, elles ont des oreilles et n'entendent point, elles ont un nez et ne sentent point, elles ont des mains et ne touchent point, des pieds et ne marchent point, elles ne produisent aucun son dans leur gosier. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, tous ceux qui se confient en elles. Israël, confie-toi en l'Eternel! Il est leur secours et leur bouclier». Et le prophète Jérémie s'exprime ainsi, en interprète de Dieu: «Tout homme devient stupide par sa science, tout orfèvre est honteux de son image taillée; car ses idoles ne sont que mensonge, il n'y a point en elles de souffle, elles sont une chose de néant, une oeuvre de tromperie; elles périront, quand viendra le châtiment» (Jérémie 10:14-15). Et Jean termine sa première lettre par cette exhortation, qui s'adresse aux jeunes en la foi: «Petits enfants, gardez-vous des idoles» (1 Jean 5:21).
  • Les prières à Marie s'adressent, nous l'avons dit, à une morte. Sans le savoir, les mystiques qui invoquent la vierge et prétendent recevoir d'elle des réponses, pratiquent un spiritisme d'apparence religieuse. Les spirites aussi entretiennent des dialogues avec l'au-delà. La loi de Dieu condamne nettement de telles pratiques: «Qu'on ne trouve chez toi personne... qui interroge les morts» (Deutéronome 18:10–11). Esaïe, le prophète, écrit par ailleurs: «Si l'on vous dit: Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? S'adressera-t-il aux morts en faveur des vivants? A la loi et au témoignage! Si l'on ne parle pas ainsi, il n'y aura point d'aurore pour le peuple» (Esaïe 8:19–20).
  • Le culte marial s'est édifié par la mise en oeuvre d'une théologie «élastique et évolutive» assimilant des traditions diverses et des rites païens, alors que «la foi a été transmise aux saints une fois pour toutes» (Jude 3). Or, «la médiatrice» (notion non biblique) polarise plus de prières que Jésus-Christ ou Dieu lui-même de la part de ceux qui la vénèrent. Elle fait écran à la vérité toute simple de l'Evangile. Elle suscite une piété centrée sur les hauts lieux d'apparitions, devenus sanctuaires de pèlerinages. Cela aussi contrevient à ta volonté de Dieu. Jésus l'a dit clairement à la femme samaritaine: «Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père... Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité» (Jean 4:21–24).
  • La dévotion mariale va de pair avec un commerce non négligeable de statuettes, de tableaux, d'images, de médailles, de cierges... véritable «marché de la piété». Ceci rappelle le cas de l'orfèvre d'Ephèse, Démétrius, qui fabriquait des temples de Diane en argent, ce qui procurait à ses ouvriers un gain considérable (Actes 19:23 – 27). Il se plaint de l'apôtre Paul qui «a persuadé et détourné une foule de gens en disant que les dieux faits de main d'homme ne sont pas des dieux». Il ajoute : «Le danger qui en résulte, ce n'est pas seulement que notre industrie ne tombe en discrédit; c'est encore que le temple de la grande déesse Diane ne soit tenu pour rien, et même que la majesté de celle qui est révérée dans toute l'Asie et dans le monde entier ne soit réduite à néant.»
    Comme au temps des Actes pour Diane, la vénération de la madone nourrit l'industrie et le commerce évoqués ci-dessus. Il suffit de visiter Lourdes, par exemple, pour s'en convaincre. Quelle infraction à l'enseignement évangélique! Jésus a chassé les vendeurs du Temple. Et pourtant, ne fournissaient-ils pas le bétail destiné aux sacrifices? A cette occasion, leur «marchandise» avait dû se diversifier et le négoce prendre le pas sur les autres considérations, puisque Jésus les accuse de faire de la maison de son Père une maison de trafic (Jean 2:16). Le salut est gratuit. Ce caractère fondamental de la grâce exclut tout commerce accessoire. Il est affirmé tant dans l'ancienne alliance que dans la nouvelle, car «l'amour de l'argent est une racine de tous les maux» (1 Timothée 6:10). Esaïe l'a écrit sous forme de pressante invitation: «Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer!» (Esaïe 55:1). Et Jésus ordonne à ses disciples: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement» (Matthieu 10:8).

Les quelques caractères relevés ci-dessus montrent à l'évidence que la dévotion mariale, progressivement devenue culte, consiste en pratiques contraires aux enseignements de l'Ecriture, donc à la volonté de Dieu. Quels en sont les fruits? Beaucoup d'âmes sincères, insuffisamment fondées sur la Parole (soit qu'elles ne la connaissent que superficiellement, soit qu'elles en sous-estiment la portée), se trouvent absorbées dans des rites religieux qui les conduisent à la contemplation et au mysticisme. Elles se trouvent ainsi détournées, à leur insu, de la voie directe voulue et bénie de Dieu: «Jésus... le chemin, la vérité et la vie» (Jean 14:6). Du même coup, l'intérêt, la soif pour t'Ecriture s'atténuent, puis disparaissent. Elle reste floue, mystérieuse, comme voilée. Les émotions, sensations et expériences trouvées dans l'exercice des pratiques rituelles constituent l'essentiel de la vie religieuse. Parallèlement, le discernement spirituel, la compréhension du message biblique s'étiolent jusqu'à devenir inexistants. Les reproches de Jésus aux pharisiens peuvent être repris à l'adresse des tenants du culte marial: «Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes» (Matthieu 15:6–9).

Restent les phénomènes surnaturels et les guérisons miraculeuses sur lesquels repose une grande partie du crédit attribué à la vierge par ses adeptes. On ne peut en rechercher l'explication que dans un seul genre d'intervention, celle de Satan, alors que c'est de la vierge ou de sa médiation que l'intervention est clairement attendue. Un membre engagé au sein d'une communauté charismatique catholique affirmait récemment: «Quand les démons ne partent pas au nom de Jésus, ils s'enfuient au nom de la Vierge! Nous l'avons plusieurs fois expérimenté» (sic).

Les guérisseurs aussi obtiennent des résultats immédiats et positifs, animés, pour la plupart à leur insu, par la puissance des ténèbres. Mais, dans ces deux cas, si le corps reçoit soulagement et guérison, l'âme et l'esprit de la personne «bénéficiaire» se trouvent liés par les puissances spirituelles adverses. Sans que l'on s'en doute, «une transaction à la Faust» est ainsi scellée. Dès lors, ladite personne devient imperméable aux révélations de l'Ecriture et sourde à la voix de l'Esprit saint. De plus par la suite, d'autres maux, psychiques ou physiologiques, l'atteignent souvent. De tels cas nécessitent la délivrance au nom du Seigneur Jésus, après confession à Dieu et abandon des pratiques idolâtres.

 


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