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Se réformer soi-même

La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Eternel, en ces mots: Place-toi à la porte de la maison de l'Eternel, Et là publie cette parole, Et dis: Ecoutez la parole de l'Eternel, Vous tous, hommes de Juda, qui entrez par ces portes, Pour vous prosterner devant l'Eternel! Ainsi parle l'Eternel des armées, le Dieu d'Israël: Réformez vos voies et vos oeuvres, Et je vous laisserai demeurer dans ce lieu. Ne vous livrez pas à des espérances trompeuses, en disant: l'Eternel, le temple de l'Eternel, Le temple de l'Eternel! Si vous réformez, vos voies et vos oeuvres, Si vous pratiquez la justice envers les uns et les autres, Si vous n'opprimez pas l'étranger, l'orphelin et la veuve, Si vous ne répandez pas en ce lieu le sang innocent, Et si vous n'allez pas après d'autres dieux, pour votre malheur, Alors je vous laisserai demeurer dans ce lieu, Dans le pays que j'ai donné et vos pères, D'éternité en éternité. Jérémie 7:1-7

Dans notre vie de témoin de Christ, il faut se former. Malheureusement au cours de notre vie chrétienne le risque de se déformer existe et parfois, de temps à autre, il faut se réformer.
Tous ces textes bibliques cités nous font penser aussitôt aux Réformateurs Luther, Calvin, Zwingli, Farel, Th. de Bèze, Clément Marot, etc. C'est loin, très loin, et pourtant ces hommes-là nous ont légué un héritage spirituel immense, certes imparfait, mais infiniment spirituel.

Mais nous pensons aussi à tous ces pré-réformateurs, Claude de Turin, Bernard de Clairvaux, Pierre Valdo, Jean Huss, Jérôme Savonarole, etc. Nous nous rendons compte que nous ne sommes pas seuls et que nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins. L'Eglise céleste et l'Eglise terrestre ne forment qu'un, c'est-à-dire l'ensemble de tous les rachetés et de tous les élus de Dieu à travers les siècles.

Une nouvelle réformation?

Ce dont l'Eglise a besoin aujourd'hui c'est une nouvelle réformation. Comme disait Andrew Murray: «L'église a besoin d'une réformation pour redécouvrir quelle est la puissance de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ en nous-mêmes.» Qu'est-ce que représente Christ ressuscité pour nous? Qu'est-ce que représente le Christ qui est mort pour nous dans notre vie pratique de tous les jours, dans notre vie de communion, dans notre vie d'Eglise?

Si nous lisons bien l'Ancien Testament, si nous connaissons quelque peu l'histoire de l'Eglise, nous nous apercevons qu'il y a eu des périodes de réveil et des périodes de relâchement doctrinal, spirituel et moral. L'histoire de l'Eglise n'a jamais été «linéaire», pas plus que celle du peuple d'Israël. Il y a eu des moments de réveils extraordinaires et, inversement, il y a eu des moments de relâchements spirituels et moraux abominables. C'est pourquoi nous avons besoin non seulement de nous réveiller spirituellement, de prendre conscience de la grandeur et de la puissance de Dieu, de l'immensité du plan de Dieu pour nous, mais nous avons également besoin de nous réformer.

Réveil ou Réforme?

Il ne faut pas confondre Réveil et Réforme. Un Réveil n'est rien s'il n'y a pas une Réforme qui suit. Tous les réformateurs et revivalistes ont été des hommes de Réveil et de Réforme.

Citons l'exemple des frères John et Charles Wesley. Le renouveau spirituel méthodiste fut d'abord un réveil, puis il est devenu une réforme. De même, le fondateur de l'Action Biblique, Hugh E. Alexander, fut d'abord un homme de réveil en 1912-1916 et, par la suite, un homme de réforme.

Il nous faut maintenant expliciter les mots Réveil et Réforme:

Réveil :
tout le monde veut le réveil, tout le monde... Mais, quant à en payer le prix? Un réveil? C'est merveilleux et le romantisme risque de prendre pied aussitôt. Nous voyons aussitôt les églises pleines à craquer, des chants merveilleux, des réunions interminables. Beaucoup de chrétiens ne rêvent que de ça... Que Dieu nous garde d'un tel «réveil»!

Réveille-toi, réveille-toi! Revêts-toi de force, bras de l'Eternel! Réveille-toi, comme aux jours d'autrefois, Dans les anciens âges! N'est-ce pas toi qui abattis l'Egypte, Qui transperças le monstre? N'est-ce pas toi qui mis à sec la mer, Les eaux du grand abîme, Qui frayas dans les profondeurs de la nier Un chemin pour le passage des rachetés? Ainsi les rachetés de l'Eternel retourneront, Ils iront à Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête L'allégresse et la joie s'approcheront. La douleur et les gémissements s'enfuiront. C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es-tu, pour avoir peur de l'homme mortel, Et du fils de l'homme, pareil à l'herbe? Et tu oublierais l'Eternel, qui t'a fait, Qui a étendu les cieux et fondé la terre! Et tu tremblerais incessamment tout le jour Devant la colère de l'oppresseur, Parce qu'il cherche à détruire! Où donc est la colère de l'oppresseur? Bientôt celui qui est courbé sous les fers sera délivré; Il ne mourra pas dans la fosse, Et son pain ne lui manquera pas. Je suis l'Eternel, ton Dieu, Qui soulève la mer et fais mugir ses flots. L'Eternel des armées est son nom. Je mets mes paroles dans ta bouche, Et je te couvre de l'ombre de ma main, Pour étendre de nouveaux cieux et fonder une nouvelle terre, Et pour dire à Sion: Tu es mon peuple!
Esaïe 51:9-16

Un Réveil, c'est d'abord un véritable mouvement de repentance, non seulement chez les incroyants, mais plus encore pour tous les chrétiens que nous sommes. Repentance? C'est un mot, il faut l'avouer, qui n'est pas très populaire de nos jours. Mais un Réveil sans repentance, cela n'existe pas!

Le Réveil est le point de départ de la formation de la vie spirituelle. Chaque nouveau converti doit être formé de façon à laisser le Seigneur agir dans sa vie tout entière. Mais, très vite se pose la question: «qui est le maître de notre vie?» Parfois, nous avons l'impression que notre petit «moi» se cache quelque part en nous... Alors un réveil a pour but essentiel de réveiller notre coeur tiède, notre coeur froid et de crucifier notre «moi». C'est le réveil du coeur en quelque sorte, c'est le réveil des sentiments spirituels.

Ceci dit, ne tombons pas dans le sentimentalisme. Il ne faut pas confondre sentiment et sentimentalisme. Nous pouvons pleurer ou être dans la joie, c'est du sentiment; faire des soupirs interminables, c'est du sentimentalisme. Si nous voulons larmoyer plus longuement, il y a suffisamment d'arbres sur le bord du lac de Neuchâtel... (où fut donné ce message à l'origine). Le romantisme commence là.

Alors, ce qu'il nous faut, c'est le réveil du coeur, c'est le réveil de la foi, c'est le réveil de notre vie spirituelle. Nous étions (sommes ?) assoupis, et souvent notre grand danger c'est de devenir formaliste: nous allons au culte, c'est bien! Nous y retournons, c'est encore bien, etc. Mais, nous ne bougeons pas ou presque. Le chrétien serait-il devenu un consommateur de la foi?

Le Réveil commence par une sérieuse remise en question de soi-même et de sa spiritualité. Cela revient à se poser la question: «Est-ce que nous comprenons le contenu de notre foi?» Pour tous les réformateurs comme pour les revivalistes, la prédication comportait toujours trois points: justification, sanctification et glorification. Celui qui est justifié est sanctifié et glorifié dans le Seigneur. Le message du Réveil est complet s'il comprend ces trois éléments.

Réforme:
Francis Schaeffer dans son livre "La mort dans la Cité" nous donne l'explication et la différence des mots réveil et réforme.

La réforme concerne essentiellement la doctrine parce que les Eglises chrétiennes, mêmes évangéliques, ont tendance à s'égarer au niveau de la compréhension et de l'intelligibilité du message biblique. De nouvelles interprétations, sans savoir d'où elles viennent d'ailleurs, s'introduisent de façon pernicieuse dans les Eglises. C'est ce qui est arrivé avec l'Eglise catholique romaine, malgré tous les pré-réformateurs, ces hommes ont essayé de freiner le dérapage théologique de l'Eglise romaine du Moyen Age. Finalement il faudra que Dieu suscite des Luther, Calvin, Knox, etc. pour réformer la doctrine chrétienne.

Saisissons la nuance: le réveil, c'est d'abord le coeur tandis que la réforme concerne la doctrine ou si l'on veut le renouvellement de l'intelligence spirituelle.

Réveil du coeur et réforme de l'intelligence

Cela importe d'autant plus que vous savez en quel temps nous sommes: c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru.
La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l'ivrognerie, de la luxure et de l'impudicité, des querelles et des jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.

Romains 13:11-14

Il est dès lors important de ne pas séparer le coeur de l'intelligence. Ce qui est un véritable désastre aujourd'hui dans les églises, c'est que si nous insistons trop sur le coeur - ce sont les sentiments démesurés et la sentimentalité qui prennent le dessus -, nous faisons n'importe quoi quitte à tomber à la renverse et à se retrouver par terre sur la moquette. Pourquoi? Parce que l'intelligence est annihilée et n'a plus sa place dans la vie chrétienne.

De l'autre côté, il faut souligner que, si c'est l'intelligence qui prime, il y aura sans doute un enseignement juste, mais dans tous les cas rigide et froid. Le sentiment et la vie n'existent pas et le formalisme, pire, le légalisme, donne un genre d'Eglises - et de chrétiens - frigorifiées.

Alors, entre une Eglise hyper bouillante style «cocotte minute» et une Eglise frigorifiée, il faut choisir le milieu! Plutôt que l'un ou l'autre, il nous faut les deux: un réveil ET une réforme.

En d'autres termes, un renouveau du coeur et de l'intelligence. La foi chrétienne est donc une recherche de l'équilibre. Cela ne signifie pas faire l'équilibriste, mais vivre en même temps avec le coeur et l'intelligence.

Croire avec le coeur veut dire que le Seigneur agit dans notre coeur. Les mots coeur, «lev» en hébreu et «kardia» en grec, signifient énormément de choses.

En fait, le mot coeur dans la terminologie biblique signifie l'être tout entier, l'être dans sa globalité.

Un véritable réveil touche notre être tout entier. Donner notre coeur à Jésus-Christ, ce sont plus que de simples paroles. Réfléchissez une minute... Ce n'est pas si évident: tout! Pas question d'en reprendre une toute petite partie. Non! Nous devons nous donner entièrement à Dieu. Complètement et pour toujours.

Le réveil, c'est l'abandon total. Ce n'est pas l'anéantissement de notre personnalité, mais l'abandon total pour Dieu. C'est la fin de nos illusions et de nos capacités purement humaines, mais c'est aussi la découverte de l'amour vrai en Christ.

Et la réforme? Elle est liée à l'intelligence. C'est la capacité que tout chrétien à - ou devrait avoir - de raisonner méthodiquement afin d'avoir une doctrine à la fois cohérente et biblique. La Bible n'est pas si facile que cela. Il y a des passages qui sont plus faciles que d'autres, et certains passages sont très difficiles. C'est la raison pour laquelle Dieu a suscité dans son Eglise des hommes qui ont systématisé la Bible, c'est-à-dire qu'ils ont élaboré une doctrine. Ce fut le cas notamment pour la doctrine de la Trinité. La doctrine trinitaire ne s'est pas faite du jour au lendemain; il aura fallu des siècles pour qu'elle soit clairement établie. Pour cela, il aura fallu que les théologiens de l'époque, les Pères de l'Eglise, aient une intelligence spirituelle renouvelée par le Saint- Esprit. Or, précisément de nos jours, cette intelligence spirituelle est négligée, voire méprisée et nous constatons aussitôt des erreurs doctrinales graves (théologie de l'expérience, de la prospérité, de la libération, etc.).

Nous aurions tendance à nous méfier du docteur. Il est évident que celui qui est docteur ou enseignant doit faire attention à ne pas débiter vérité sur vérité sans coeur; c'est le principal reproche qui lui est fait. La doctrine doit être proclamée avec coeur, mais aussi avec intelligence. La vérité doit être proclamée, mais aussi vécue.

Réveil, réforme et action

Une réforme c'est d'abord réformer sa pensée, et parfois sa doctrine. Mais c'est aussi réformer son action. Une réforme n'est pas simplement une réforme dogmatique, une réforme doctrinale. Penser juste, c'est bien; penser et agir juste, c'est mieux. La Bible dit: «heureux celui qui écoute la parole et qui la met en pratique». Or le mot hébreu, «debar», signifie à la fois parler et agir. La parole est donc suivie d'action.

Si une fois vous rencontrez un Juif ou un Arabe et que vous lui dites: «Mon cher ami je vous promets cela...»; si vous ne donnez pas suite à vos paroles, vous allez sérieusement vous faire taper sur les doigts! Il s'attend à quelque chose de concret. Alors quand nous faisons des promesses, tenons-les jusqu'au bout!

C'est là que nous en venons à ce petit mot fort important: «éthique». Chaque fois qu'il y a une mauvaise doctrine, l'éthique est mauvaise; chaque fois que la doctrine est négligée, l'éthique n'est pas bonne. Ce qui caractérise aujourd'hui le peuple de Dieu, c'est qu'il se permet de faire n'importe quoi, ne réfléchissant pas ou peu à l'éthique chrétienne. Or l'éthique chrétienne, c'est notre vie de tous les jours. Car nous sommes des «chrétiens éthiques». Et celui qui nous rend «éthique», c'est le Dieu-éthique, le Saint-Esprit. Le ministère de l'Esprit, c'est l'éthique.

En Romains 12:2, nous avons un texte qui confirme que la volonté de Dieu, c'est l'éthique. La volonté de Dieu, c'est ce qui est «bon, agréable et parfait». Il y a donc dans les paroles de Paul un accent très fort sur l'éthique.

Souvent l'expression «volonté de Dieu» est mal employée. Elle a le sens de «Seigneur aide-moi à trouver un mari» ou «Trouve-moi un travail». Si nous rencontrons une personne «en panne», elle nous dira: «je cherche la volonté de Dieu». C'est faux! La volonté de Dieu, c'est l'éthique.

Alors, qu'est-ce que chercher un conjoint ou un travail? C'est le plan de Dieu. C'est un autre terme. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Le plan de Dieu concerne notre vie, notre direction.

Mais la volonté de Dieu concerne essentiellement notre éthique. La volonté de Dieu, c'est tous les jours que nous devons la faire, et ceci dans les moindres détails de notre existence. Il est évident que sur ce plan-là, nous accusons parfois de sérieuses faiblesses...

Nous devons sans cesse nous réformer. Cette réforme dans notre vie ne peut être que l'action de la grâce de Dieu. Souvent, nous nous disons au premier janvier de chaque année: «Aujourd'hui, je prends des bonnes résolutions...». Et le jour suivant, ou l'heure d'après, première gaffe... nous recommencerons l'année prochaine!

Pour se réformer il n'y a pas d'autre solution que de faire confiance à la grâce infinie de Dieu. Cette grâce de Dieu doit être manifestée en nous. «Sans moi vous ne pouvez rien faire» dit le Seigneur. Et c'est la raison pour laquelle nous avons besoin de Dieu dans tous les instants de notre vie. Non pas que l'on devienne obsédé par la présence de Dieu, ce n'est pas ça mais savoir que Dieu est constamment présent avec nous.

Il faut savoir que tous nos efforts humains si louables soient-ils ne valent strictement rien pour le salut. Absolument rien ! Tout simplement parce qu'il y a une puissance, dit l'apôtre Paul. Cette puissance, c'est l'empire du péché. Le péché, c'est comme la mauvaise herbe. Avoir un jardin, c'est beau, mais... il y a de la mauvaise herbe, autrement dit, de l'herbe qui pousse au mauvais endroit ! Nous pouvons passer constamment du désherbant, mais la «mauvaise herbe» résiste. Et puis, quelques temps après ça repousse et tout est à recommencer.

Il en est de même pour le péché. Nous pensons l'avoir réglé, et «paf!», il refait surface.
La question qui se pose est: «que faut-il faire?» La réponse est à la fois claire et simple: vivre dans la grâce de Dieu, c'est-à-dire dans la dépendance totale de Dieu. Et cette grâce c'est la présence de Dieu en nous qui sans cesse nous réforme. Comment nous réforme-t-il? Par le moyen de l'intelligence spirituelle.

Exhortation et réforme

Dans le Nouveau Testament, il y a un verbe très important, c'est «parakaléo», traduit par «exhorter». Le fait d'être exhorté, de se remettre en question ou de reconnaître notre faiblesse est le signe du parakaléo de Dieu.

Dieu agit par sa Parole. L'auteur aux Hébreux nous dit: «La parole est vivante et efficace». La Bible est la Parole de Dieu et quand nous lisons cette Parole, c'est Dieu qui nous parle. Ainsi, nous sommes exhortés par la Parole de Dieu et, avec l'aide du Saint-Esprit, nous sommes en contact avec Dieu et, de ce fait, il entreprend en nous une oeuvre de formation - ou de réformation. Ce n'est plus l'homme qui agit, c'est Christ qui vit en nous.
L'homme devient ainsi l'instrument actif et intelligent de Dieu pour le témoignage.

Nous comprenons mieux les exhortations de la Parole: «persévérez jusqu'à la fin» ne signifie pas «je dois persévérer» ou «il faut persévérer». Mais c'est le Seigneur qui nous a exhortés au préalable. Notre volonté et notre intelligence renouvelées et incitées par le Saint-Esprit nous rendent capables de persévérer selon le plan de Dieu. Autrement dit, cela signifie tout simplement que Christ a persévéré avant nous et qu'à partir de ce moment-là nous sommes invités à suivre son sillage. Dans tous les cas, l'effort humain est exclu.

Se réformer soi-même, c'est le monde à l'envers en ce sens que, pour nous chrétiens, c'est mettre Dieu à la première place. C'est le fameux Soli Deo Gloria des réformateurs. Dieu a la première place. Réfléchissez une seconde à ce que cela signifie: c'est le renversement des valeurs traditionnelles. Nous ne devons pas dire: «je suis indispensable», ou «je suis ceci ou cela», mais croire qu'en vertu de la seule grâce nous sommes tous utiles pour l'oeuvre de Dieu. Celui qui est «réformé» par le Seigneur devient utile pour le travail de Dieu. Ce que les enfants d'Israël ont eu beaucoup de peine à comprendre, de même que les chrétiens aujourd'hui, c'est d'accepter d'être constamment réformables; celui qui ne veut pas être réformé ne pourra jamais glorifier le Seigneur.

Vivons toujours avec humilité, soyons modestes et faisons confiance à la grâce infinie et imméritée de Dieu et, à ce moment-là, je serai pour toujours un chrétien réformable.

Paul Ranc


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