Les Réveils dans la Bible

4. Réveil à Ninive (Jonas)

Jonas et Daniel, deux hommes de l'Ancien Testament que le Seigneur a mentionnés dans son enseignement (cf. Luc 11 : 29-30 et Matthieu 24 : 15), ont été spécialement la cible des incrédules. Mon but n'est pas de m'arrêter sur ces théologiens qui ont semé le doute, mais de comprendre la leçon qui ressort du réveil à Ninive. Le livre de Jonas est l'un des plus insolites de l'Ancien Testament.

En le lisant avec attention, nous sommes constamment étonnés. Jonas est un homme extraordinaire qui a vécu une expérience peu commune, et le fait qu'il y ait eu une action de l'Esprit de Dieu à Ninive est tout simplement miraculeux! De ce récit se dégagent trois principes divins de toute importance, et je suis convaincu que c'est à cause de notre ignorance à leur endroit que nos prières ont si peu d'orientation biblique, d'autorité et d'efficacité spirituelles; ils nous donnent une clef pour discerner les temps dans lesquels nous vivons:

1. L'inexorable justice de Dieu
vis-à-vis des péchés des nations comme telles. Chacune, responsable de ses propres péchés, en rendra compte à Dieu et moissonnera ce qu'elle aura semé. Il y aura un jugement des nations (cf. Matthieu 25:31-46) comme il y en aura un des individus (cf. Apocalypse 20:11-15).

2. La miséricorde insondable de Dieu
envers les nations qui se repentent et envers les autorités qui honorent le Dieu des cieux. S'il y a repentance, la bénédiction suit immédiatement. Les autorités civiles qui respectent Dieu dans un pays sont bénies à leur tour, même si leurs représentants ne sont pas convertis.

3. La responsabilité individuelle des croyants
à l'égard du salut de leur nation par l'annonce de la Parole de Dieu. S'il y a engagement personnel cela n'exclut pas la tâche collective de l'Eglise envers le pays qui l'abrite. Aussi longtemps que le trône de la grâce est établi dans le ciel, le Saint-Esprit agit en grâce sur la terre, et Dieu peut retarder le jour du jugement final à cause des perdus, comme il raccourcira le temps du jugement à cause des élus (cf. Matthieu 24:22).

Certains chrétiens sont tellement préoccupés par le retour de Christ que l'idée même que Dieu peut encore réveiller une nation n'atteint pas leurs pensées. Ils sont si remplis de dogmes et de schémas quant à ce retour qu'ils n'ont aucune notion de la bénédiction que Dieu peut encore accorder à son Eglise. La lecture du livre de Jonas, avec le commentaire du Seigneur Jésus-Christ, nous révèle trois lois fondamentales: 

  • Dieu ne peut ni bénir, ni employer ses serviteurs en dehors de l'obéissance.
  • Il n'y a aucun espoir pour les hommes en dehors de la repentance.
  • La manifestation de la puissance divine passe par la prédication de la croix et de la résurrection de Christ.
    1. 1. Pas de bénédiction en dehors de l'obéissance

      Plus on lit et on médite ce texte, plus on y découvre des richesses. Les quatre questions posées par les marinier, au prophète en fuite sont inspirantes :

      2. Aucun espoir en dehors de la repentance

      D'abord quelques mots au sujet de Ninive pour mieux comprendre la grande oeuvre qui s'y est opérée. Premier type d'Antéchrist, Nimrod est à l'origine de Ninive (cf. Genèse 10:8-11). Appelé "vaillant chasseur devant l'Eternel" (cf. v. 9), il n'a été en fait qu'un rebelle et un tyran. La Bible emploie cinq fois l'expression la grande ville à propos de Ninive (cf. Genèse 10: 12; Jonas 1:2; 3:2; 3:3; 4:11). Il est intéressant de lire dans le livre de Daniel que Nébucadnetsar vit un grand arbre où les oiseaux du ciel avaient leur nid (Daniel 4: 12), et qu'en Matthieu 13: 31-32 nous avons la parabole du grain de sénevé devenu un grand arbre où les oiseaux du ciel nichaient. Cet arbre et les oiseaux symbolisent le développement du mal dans le monde de la chrétienté. Le livre de l'Apocalypse nous dépeint la perversité atteignant son comble dans l'expression: "Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre" (Apocalypse 17: 5). Ninive, comme Babylone, représente tout ce qui est corrompu, puissant et opposé à Dieu.

      Je reviens au prophète dont l'histoire nous concerne directement.

      3. Pas de puissance divine en dehors de la croix

      Ce court livre est d'une richesse très spéciale. Si Dieu veut épargner la ville de Ninive, il n'épargne pas son enfant désobéissant. Trois fois dans ce livre il est dit que Jonas "fuyait loin de la face de l'Eternel" (cf. Jonas 1:3 et 10).

      En conclusion, l'Esprit de Dieu nous a montré d'abord un Jonas endormi, puis un Jonas secoué et enfin un Jonas réveillé. A la suite de sa rencontre avec Dieu sous les eaux et dans la nuit, Jonas a pu être un signe pour une grande métropole païenne avec le résultat suivant: "Les gens de Ninive crurent à Dieu... depuis les plus grands jusqu'aux plus petits... Qu'ils crient à Dieu avec force, et qu'ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables... Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu'il avait résolu de leur faire et il ne le fit pas" (Jonas 3:5-10).

      H. E. Alexander