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L'idée était simple: je voulais proposer à mes frères juifs le gîte et le couvert pendant deux à trois jours, le temps pour eux de trouver éventuellement les membres de leur famille déjà installés sur place, ou de chercher un logement, et peut-être du travail. Je n'ai jamais aimé les paroles en l'air. A quoi bon prétendre aimer, si nous ne le montrons pas de façon concrète? Mais le directeur du foyer, monsieur Lejeune, venait de mourir, et je ne pouvais m'investir de la fonction de responsable administratif du foyer. D'ailleurs, je n'y tenais pas; je désirais m'adjoindre un collaborateur, ou davantage me subordonner à un homme dont les compétences administratives combleraient mes carences dans ce domaine! Il me fallut donc rencontrer le comité directeur, qui siégeait à Mulhouse.

Je fus logé chez un jeune couple dans la ville alsacienne. Je devais, par la suite, les revoir souvent: comme moi, Jacques était juif; comme moi, il croyait fermement en Jésus-Christ. Mais je l'entends me dire encore, me conseiller humblement, d'employer plutôt le mot «Messie», à la place de ce «Christ» utilisé par nos persécuteurs pour justifier leurs injustifiables massacres. Ces deux termes sont parfaitement synonymes: le premier vient de l'hébreu «Machia'h», l'autre du grec «Christos». Tous deux ont la même signification: en grec ou en hébreu, ils servent à désigner l'homme sur qui l'on versait un peu d'huile, en signe de consécration à Dieu pour une fonction bien précise (sous le régime de la loi de Moïse), le roi, le prophète, ou le cohen, l'homme chargé d'offrir les sacrifices.

Par sa scrupuleuse tendance à toujours bien définir les termes du vocabulaire néo-testamentaire, Jacques devait se montrer considérablement utile pour aider les croyants non-juifs à combler le hiatus qui nous avait si longtemps séparés d'eux. Il avait une sensibilité à vif, le souci du détail, la passion de la vérité, l'émotion à fleur de peau; un artiste...

Jacques Guggenheim est issu d'une famille juive qui a séjourné dans un village, Gougenheim, entre Saverne et Brumath, en Alsace, avant d'émigrer en Suisse. Au siècle dernier, l'un de ses arrières grands-pères, un certain monsieur Goetschel, qui habita Hagenthal, fut le président de la communauté juive de Bâle. Mais la plus grande partie de sa famille choisit finalement de gagner l'Amérique, où ils furent rapidement prospères. L'un d'eux, Salomon Guggenheim, fondera le célèbre musée d'art moderne qui porte son nom aujourd'hui encore, à New York.

Pourtant, ce ne sont pas ses illustres racines, non plus la circoncision qu'il a subie le huitième jour après sa naissance, ou les incontournables services religieux d'un soir de Pâque ou de Yom Kippour, qui le conduisent à prendre conscience de son identité juive. C'est un coup de poing, dans une cour d'école, à Lyon; accompagné d'un méprisant «sale Juif!» Son meilleur copain de classe, par ce mémorable uppercut, vient de lui révéler une réalité encore indéfinissable, cruelle en ces temps troublés. Il a dix ans. Il ne comprend pas. Nous sommes en 1941.

Avant que la guerre n'éclate, son père était représentant de la maison «Caran d'Ache», l'éminente fabrique de crayons de couleur. Par crainte du régime nazi, il crut bon de se réfugier une première fois en Suisse; mais il fut cruellement déçu par l'accueil médiocre qu'il y reçut, et il revint en France.

En 1942, inquiet devant la tournure des événements, il décide de retourner en Suisse avec sa famille, à Vevey, près du lac Léman. Peu après, Jacques accomplit sa bar-mitsva, en prononçant les phrases rituelles, sans bien comprendre ce qu'il dit; il se sait désormais moralement responsable de ses actes devant Dieu, mais il n'en saisit pas toute la redoutable portée.

«Il n'est pas très robuste, il a besoin de grand air pour reprendre des forces», déclare le médecin. Son père l'envoie donc en séjour dans une famille paysanne, près du lac de Neuchâtel, à Chevroux. C'est une famille protestante, très attachée aux valeurs bibliques. Pour Jacques, c'est l'étonnement. Il a déjà côtoyé une famille engagée dans l'Armée du Salut, quand il était plus jeune. Les salutistes l'ont intrigué par la façon qu'ils ont de prier à haute voix, ou de lire un passage de la Bible, au début ou à l'issue d'un repas. Enfant, il s'est étonné de déceler une réelle joie chez ces soldats sans autre arme que la prière. A Chevroux, il retrouve la même piété, le même amour pour la Bible, la même chaleur dans l'accueil, la même certitude dans la prière. Jalousie. Jacques en veut à ces chrétiens de lui avoir «volé» son héritage, «son» Abraham, «son» Moïse, «son» Zacharie...

Mais monsieur Thévoz, dont il est l'hôte, lui répond que ces trésors demeurent aussi les siens, s'il les désire. Une phrase le déconcerte plus encore. Cet humble paysan ajoute, en paraphrasant une anecdote rapportée dans le récit des apôtres: «Nous autres, non-Juifs, nous n'avons fait que ramasser les miettes sous la table!» Quelle différence, avec les «Aryens» qui prônent, au même moment, la thèse radicalement inverse! Jacques continue d'observer ces paysans, pour voir si leurs paroles tiennent le coup, à l'usage.

Il les revoit pendant trois années consécutives, et chaque fois, il ne trouve rien à leur reprocher; pas même leurs disputes, car ils reconnaissent promptement leurs torts et s'en humilient aussitôt, avec de vraies larmes. Il accompagne les enfants à un camp de jeunes, à Isenfluh dans les Alpes suisses, où il entend encore les moniteurs interpréter le prophète Esaïe, ou tel verset des Psaumes, du Deutéronome, qui laissent en lui une profonde impression. Cette fois-ci, le cœur est touché, mais il n'est pas entièrement libéré de son épaisse gangue. Un jeune homme, John Alexander, lui donne une Bible, avec ces mots qui restent gravés en sa mémoire: «Par ta naissance, tu es fils d'Abraham et par ta foi en Jésus-Christ, tu l'es davantage encore; nous autres, nous ne le sommes que par adoption»...

De retour chez lui, d'abord enthousiaste, Jacques range bientôt la Bible dans un coin: il ne veut pas affronter plus longtemps les discussions avec sa famille, voire les moqueries dont il est devenu l'objet. Il reprend ses pinceaux et ses couleurs, dont il a le goût depuis l'enfance, pour s'immerger – en étant prêt à y «mettre sa peau», selon le mot de Van Gogh! – dans un monde chargé d'émotions plus intenses et expressives, déjà ressenties en s'inspirant de Chagall, Soutine et Nicolas de Staël.

Beaux-arts, à Lausanne. Errance, à la sortie, vers la lumière contemplée par ses prédécesseurs et maîtres, en Italie. Il passe six mois à Venise, puis il parvient dans un village d'Ischia, une île blanche – odalisque plantureuse étendue au large de Naples. Lumière intense, bleu de la mer miroitante, toute la palette des verts et des beiges étalée sur une immense toile le long des pentes du Monte Epoméo, noir de la misère: Jacques, s'il est enchanté par les couleurs méditerranéennes, ne mange pas à sa faim. Pire: il a soif de Dieu, une soif brûlante du «Dieu-Où?».

Il oublie alors le chemin indiqué par les patriarches et les prophètes, par les salutistes ou les fermiers suisses. Il préfère, un temps, les voies multiples de l'étrange, du monde occulte insaisissable, de la gnose des savants; le Dieu des philosophes, plutôt que le «chemin étroit», tracé d'une effrayante croix sur le monde et sur soi (scandale et folie!), dont la banalité même et l'abrupte simplicité lui répugnent. Dépendance du pauvre et talentueux Jacques, aidé par de riches amateurs d'art qui lui achètent ses tableaux, et qui prétendent également lui montrer «la Voie». Marché peu concluant mais logique: les mécènes ont beaucoup de devises à mettre à l'abri en Suisse, or Jacques a un passeport suisse, il peut franchir la frontière plus facilement que d'autres (on lui fournit même la ceinture adéquate!); il n'a rien à perdre: il n'a rien. Moins que rien d'ailleurs, puisqu'à la veille du départ, il tombe gravement malade. Hôpital.

A Naples, dans sa chambre qui fut certainement un jour blanche – mais elle est désormais grise et sale –, seul et aux prises avec l'angoisse qui lui insuffle son vent froid dans l'âme, Jacques réfléchit sur l'impitoyable destinée des hommes. Il a vingt-quatre ans. Il crie toujours vers le «Dieu-Où?», un cri désespéré. Aucune réponse. Il fait le point et médite sur sa courte vie. L'homme n'est pas bon, de nature, sinon comment expliquer le mal qu'il fait? Il repense à tous ceux qu'il a connus, il tire des traits, il raye les mauvaises pistes: ses «amis» mécènes de Rome? Non, leur marché inavouable prouve qu'ils ne connaissent pas le Dieu saint à qui l'on peut faire entièrement confiance, car il ne trompe personne. Le maître qui prétend l'initier à «la Voie»? Il ne résiste pas plus à l'épreuve du feu: il couche avec une autre femme que la sienne et feint l'indignation devant l'adultère; c'est suffisant pour le discréditer, comme tant d'autres, dont Jacques lui-même, il le sait.

Restent le brave paysan suisse, les salutistes, et leur bon sourire, leur regard honnête et profond, leur apparente faiblesse sublimée par la victoire de «l'Agneau divin», le Christ dont ils se réclament. Et cette phrase: «Jacques, toi qui es juif, le jour où tu invoqueras ton Messie, où tu reconnaîtras en lui ton Sauveur et ton Dieu, sache qu'il a le pouvoir de te délivrer, de te sortir de la pire des impasses; et ne pense pas ainsi abandonner la foi de tes pères, au contraire!» Dans son lit, Jacques hésite. Puis il crie une nouvelle fois, tout au fond de lui-même, avec les promesses habituelles en pareille occasion envers ce-Dieu-s'il-existe-et-le-tire-de-là, opprimé par la claire conscience qu'il a désormais de la fragilité d'une vie en peau de chagrin.

Quand il sort de l'hôpital, encore titubant et peu sûr de lui, il choisit de gagner Nancy, où sa mère vit dans une banlieue voisine. Son oncle lui prête un appartement à Bar-Le-Duc. Au fond d'un tiroir, il retrouve une Bible qu'il lit avec avidité. Il songe partir en Israël, travailler dans un kibboutz, pour expier ses fautes pense-t-il. Mais quelques jours avant le départ, il se promène dans une rue de Nancy quand il voit une affiche à l'entrée d'une salle publique: «Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie». Intrigué par cette écrasante affirmation, il entre, pour voir. L'orateur du soir, un certain André Adoul, pénétre précisément au cœur du problème dont Jacques ne parvient plus à démêler toutes les données, par lui rassemblées en un inextricable nœud.

«Point de salut par l'effort de notre âme, dit André Adoul, par l'éclat de nos exploits, ou la valeur de nos «faire», mais par la foi en Celui dont l'âme fut parfaite, et l'œuvre une fois pour toutes accomplie; retour vers le Père de tous les hommes, vers le Dieu créateur de la lumière et des couleurs. Jésus est la main de Dieu tendue vers les hommes, bons ou méchants, sans reproche aucun, sans attendre l'insuffisante rétribution de nos valeureux penchants. Ce bon fruit du «bien faire», sans être totalement absent ou inutile «avant», vient surtout «après». Comblé de se savoir tant aimé, conscient que le prix de sa rançon, de cette culpabilité mal gérée fut payé par Dieu lui-même, l'homme se détourne instinctivement du mal qui l'a envenimé et tué...»

C'est simple, au fond, presque trop simple, pense Jacques en entendant ce discours sur la foi. Aucune fusion avec la divinité, comme on le lui a enseigné, aucune confusion possible entre le divin et l'humain, mais découverte, chaque jour renouvelée, d'un Dieu tout autre, d'un vis-à-vis généreux et infini qu'on ne se lasse pas de connaître, qui se plaît à nous combler de son incomparable bonté. Il faut donc un «avant», et un «après», un changement que Jacques, plus tard, appellera aussi «conversion», mais avec une extrême prudence, parce que le mot le gêne. C'en est une pourtant, authentique. Mais, comme nous, il lui préfère l'hébreu «téchouva», retour. Ce soir-là, comme pour René Bloch autrefois, ou Leibj, Paul, Victor ou moi-même, une vie nouvelle commence pour Jacques...

Mais il ne peut échapper au vertige que nous avons éprouvé avant lui. Il contemple, comme s'il se trouvait au pied d'une falaise abrupte, l'écrasante histoire de son peuple: «Comment comprendre que nos sages, nos rabbins les plus perspicaces, les piliers de notre Tradition aient pu se tromper sur la personne de Jésus? Impossible...» Jacques, seul devant les géants. Qui a raison? Il est aimablement invité à fréquenter une yeshiva, quand bon lui semblerait, pour trouver la réponse et confronter sa foi nouvelle à l'ancienne. Mais comme Leibj l'a fait dans le désert, il relit les textes inspirés du Tana'h, la Bible hébraïque, jour et nuit, en demandant la lumière au Dieu qui ne ment pas. Il acquiert lentement la certitude, éprouvée par son entourage, que Jésus est bien le Roi promis à David, le Prophète annoncé par Moïse, le Sacrificateur – et le sacrifice lui-même – esquissés dans la Loi et les Prophètes, le Messie. En lisant le livre de la Nouvelle Alliance, ce livre que nous nous entêtons à répandre en tous lieux, il apprend que d'autres sages, des scribes, des «grands» du peuple d'Israël ont aussi cru en ce Messie. Le mur est moins haut. Reste encore un problème de taille: les chrétiens. Qui croire, dans ce dédale de clochers, ce labyrinthe théologique, ce foisonnement de couleurs d'une toile étrange qu'on appelle confusément «l'Eglise» ?

Il arrive que l'on regrette ces gestes qui, sur le moment, sont peut-être nécessaires. Jacques est d'un tempérament entier, et j'admire son indignation devant le compromis, devant les demi-mesures. Quand il saisit la grandeur, la solennelle majesté du Dieu d'Israël, il ne tolère plus aucun des «dieux» anciens qui ont occupé tout son être. Il croit alors bon de détruire, en les brûlant, toutes les toiles qu'il a en sa possession. De cette époque, il ne reste que des tableaux dispersés dans des collections privées, sauf un qui lui fut redonné plus tard par l'un de ses amis! Pendant treize ans, il ne reprend jamais le pinceau et les couleurs. Il a peur de vouer à nouveau sa vie à «l'art pour l'art», cette religion des temps modernes. Bien sûr, ce n'est pas contre l'exercice de l'art qu'il s'indigne, mais contre l'art érigé en idole, qui a accaparé toutes ses forces pendant près de dix ans.

Quand j'apprends son histoire, je songe aux prophètes d'autrefois, à Elie bravant les rois, les princes et le peuple infidèles, les prêtres d'un Baal ou d'une Astarté; au roi Josias retrouvant la loi de Moïse, soudain conscient de l'ampleur de la trahison d'Israël envers son Dieu, et qui fait brûler les statues des faux dieux, qui appelle son peuple à ne plus consulter les devins ou les astrologues: il est désormais sûr que ces procédés révèlent seulement une abominable (disait déjà Moïse) non-foi en l'indéfectible fidélité de Dieu; que cela revient à trahir le Tout-Puissant dont la sagesse et l'amour peuvent guider sans faille nos lendemains, même douloureux. Il faut des hommes de cette trempe pour remettre les choses en place, des hommes pour qui la «nuque raide» n'est pas toujours un piège, mais parfois un bienfait! Jacques leur ressemble. Et dans son amour de la vérité, guidé par d'aussi impératifs absolus inhérents à sa personnalité, il veut se forger une idée saine de la chrétienté.

Il s'immerge totalement dans ce nouveau monde: d'abord chez des amis pentecôtistes, puis six mois dans l'hôtellerie d'un monastère trappiste, à Oelenberg, près de Mulhouse; et cinq mois chez des Bénédictins, dans la forêt des Landes, à Pontenx- Les-Forges. Il entreprend enfin des études, dans un institut biblique... protestant évangélique! Il en sort pasteur, et marié avec une femme d'un peuple cousin: Reine est arménienne.

Au cours de ses nombreuses pérégrinations, il a compris qu'au sein de toutes ces églises se trouvent des chrétiens sincères et dignes de ce nom, mais qu'aucune ne garantit une exemplaire et absolue mise en pratique de la foi: «On reconnaîtra l'arbre à son fruit...» Il préfère toujours, quand il parle de sa position, employer l'expression «Juif messianique». Sans refuser absolument le mot chrétien, ce qu'il affirme aussi être à part entière – à condition d'en préciser le sens –, Jacques ne supportera jamais l'infamante locution de «Juif converti». Douceur, donc, de l'adjectif «messianique», synonyme de chrétien.

Il devient tour à tour vendeur bénévole du journal de l'Armée du Salut, libraire sur les marchés alsaciens, puis infatigable orateur dans les églises: son désir le plus cher est d'inviter les chrétiens à prendre conscience des racines juives du christianisme, de l'inconfortable situation actuelle des Juifs dans l'Eglise, de la nécessité d'être attentif à leurs besoins spécifiques, à leur attente après tant de siècles d'incompréhensions et de violences.

Un lien ténu maintient cependant Jacques en contact avec le monde de la peinture. Pendant quelques mois, il travaille pour une galerie dirigée par Pierre Loeb, à Paris. Lors d'une discussion, Jacques mentionne son passé d'artiste peintre. Après plusieurs échanges avec Pierre Loeb et sa secrétaire, Nane Stern, il fait connaissance d'un peintre juif, Jean de Gaspary, qui l'encourage à reprendre le pinceau et lui propose même, avec une générosité touchante, sa maison garnie d'un agréable jardin, et son atelier, pendant les mois d'été.

Jacques hésite, comme l'ancien alcoolique devant un verre de vin : il redoute d'être à nouveau pris par la passion. Il cède enfin, et accepte d'occuper la maison du peintre pendant trois étés de suite. Il espère d'abord pouvoir véhiculer un message religieux par la peinture. Mais il abandonne rapidement cette idée, au profit d'une expression plus libre, plus abstraite aussi, qui refléterait davantage son état d'âme, l'intensité et la qualité de sa communion avec Dieu, une sorte d'impressionnisme abstrait pétri de sentiments spirituels. Il expose à nouveau aujourd'hui des toiles plus récentes.

La peinture ne reprendra pourtant jamais la place qu'elle occupa auparavant dans sa vie. Il est bientôt invité à prendre la direction d'un journal mensuel, le «Berger d'Israël», destiné en premier lieu aux Juifs messianiques d'Europe francophone. Et si certains de ses amis constituent une assemblée aux couleurs juives, Jacques, par son vivant témoignage et son enseignement persévérant, exerce une profonde influence dans les églises qu'il visite encore aujourd'hui.

Ensemble, les uns et les autres travaillent sans relâche pour accomplir ce patient labeur, cette remise à l'honneur d'une identité juive malmenée depuis près de vingt siècles, dans une Eglise qui avait oublié l'avertissement «prophétisé» par l'apôtre juif, saint Paul, et dont nous restituons ici la teneur en une traduction libre et paraphrasée: «Si toi, non-Juif, tu es aujourd'hui greffé – par ta foi au Messie Jésus – sur l'Olivier jardiné par le Dieu d'Israël, ne te laisse pas monter l'orgueil à la tête, au point de mépriser, de haïr les Juifs (en particulier ceux qui n'ont pas cru en ce Messie); car toi aussi, tu peux défaillir, et dans ce cas, tu seras aussi retranché de l'Arbre. Alors, ne sois donc pas hautain ou véhément («ils ont tué le Christ!»), sois donc rempli de respect envers Dieu, d'humilité envers tes semblables (toi aussi tu l'as tué, en un sens)... Si tu es sûr de la bienveillance de Dieu envers toi, sois aussi le canal de cette bienveillance envers les hommes et les femmes qui t'entourent, juifs ou non... » (Epître de Paul aux Romains, chapitre 11, versets 17 à 32).

 


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