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La gloire du Ciel

La vérité sur le Ciel, les anges, la vie éternelle

John Macarthur - Editions La Maison de la Bible

Chapitre 4. La nouvelle Jérusalem. Partie 2.

La ville sainte

Revenons maintenant à Apocalypse 21:2 pour découvrir un autre aspect important du royaume céleste. L'apôtre Jean écrit: "Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux."

Préparée comme une épouse

Alors que Jean observait la scène, une ville d'une gloire magnifique descendait tout entière des cieux et devenait partie intégrante de la nouvelle terre. Le ciel et le terre étaient maintenant devenus un. Le royaume céleste a déplacé sa ville principale tout entière sur la terre. Examinons avec attention les expressions clés utilisées dans ce passage:

"Préparée" semble suggérer que la Nouvelle Jérusalem était déjà prête avant la création du nouveau ciel et de la nouvelle terre. Jean ne dit pas qu'il avait vu la création de la ville. Par contre, il a vu une ville entière, complète, terminée. En d'autres termes, elle a dû être amenée sur la nouvelle terre d'un lieu où elle se trouvait auparavant. Quel est ce lieu?

"Descendre du ciel, d'auprès de Dieu" indique que la ville – déjà complète et aménagée – descendait sur la nouvelle terre du royaume céleste, sans aucun doute venant du lieu que Paul a appelé le "troisième ciel". Remarquez là encore que ceci se produisit l'instant suivant celui où le nouveau ciel et la nouvelle terre furent créés. Jean voit la Nouvelle Jérusalem, la capitale du royaume éternel, descendre sous ses yeux du royaume de Dieu où elle était déjà "préparée". Qui l'a "préparée"? De toute évidence, cette cité céleste magnifique est précisément le lieu dont parlait le Seigneur lorsqu'il dit à ses disciples qu'il s'en allait pour leur "préparer une place" (Jn 14:3). Maintenant, alors que le nouveau ciel et la nouvelle terre sont enfin dévoilés, la ville est finalement prête.

"Comme une épouse qui s'est parée pour son époux". Ce passage nous parle de la gloire de cette ville merveilleuse. Pensez un instant, lorsque le Seigneur a créé l'univers matériel au commencement du temps, il le fit en sept jours. Mais le ciel est l'objet de son travail depuis près de deux millénaires. Quelle merveille ce doit être ! La gloire majestueuse de cette cité dépasse le pouvoir des mots.

Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion

La Nouvelle Jérusalem est la ville même qu'Abraham recherchait, "celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur" (Hé 11:10). L'auteur de l'Epître aux Hébreux dit à tous les rachetés: "Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection" (12:22-23).

Ce verset concernant le ciel est tout à fait fascinant. Pensez-y un instant. Le Mont Sion est adjacent au mont du temple dans la vieille Jérusalem. Demeurer à Sion signifie que notre demeure se trouve juste à côté de la sainte demeure du Seigneur. Ce Mont Sion céleste sera la résidence éternelle de tous ceux qui sont "inscrits dans les cieux" – tous les rachetés de toutes les époques. (Une fois de plus, cela rend nulle l'idée selon laquelle certains des rachetés seraient bannis vers un lieu éloigné de l'endroit central du ciel). Ici, l'esprit des justes sera enfin rendu parfait. Nous aurons été préparés à pouvoir demeurer dans cet endroit d'une gloire inimaginable (1 Jn 3:2).

Le joyau de la couronne du ciel

Apocalypse 21:10-27 décrit avec plus de détails la cité qui descend du ciel. Dans sa vision, un ange emmena Jean sur une montagne de la nouvelle terre, d'où il pouvait contempler l'œuvre de Dieu, la cité céleste d'un royaume infini, qui descend du troisième ciel, d'auprès de Dieu, et qui est devenue le joyau de la couronne du nouveau ciel et de la nouvelle terre.

Remarquons que Jean décrit la cité comme étant revêtue de la gloire de Dieu (v.11). "Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal."

Comme nous l'avons déjà mentionné, le thème de la lumière et de la gloire forme la trame de toutes les descriptions bibliques du royaume céleste. Le ciel lui-même est une manifestation de la gloire éternelle de Dieu. Esaïe 60:19 nous dit que "ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t'éclairera de sa lueur; mais l'Eternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire". Apocalypse 21:23 exprime une pensée similaire: "La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau". Dieu lui-même est la source de lumière du ciel infini tout entier, et particulièrement de son joyau resplendissant appelé la Nouvelle Jérusalem.

Quand j'étais adolescent, j'avais l'habitude de faire du patin à roulettes à Pasadena. Au milieu de la piste était suspendue une boule recouverte de petits miroirs carrés. Quand un projecteur l'éclairait, la piste tout entière s'illuminait de reflets de lumière. D'une certaine manière, cette image venant du monde peut nous aider à saisir ce que Jean essaie de nous faire comprendre dans sa description de la lumière et des pierres précieuses. Il vit la cité éternelle descendre du ciel, semblable à du cristal pur, étincelant, tel un diamant qui reflétait tout l'éclat de la gloire de Dieu. Et sa lumière rayonnante se répandait dans tout l'univers nouveau, l'habillant d'une ineffable beauté.

Des murailles et des portes glorieuses

Le verset 12 nous dit que la ville avait une "grande et haute muraille". Pourquoi la cité céleste aurait-elle besoin d'une muraille ? En général, les murailles servent à protéger contre d'éventuels ennemis. Mais il n'y aura aucun ennemi dans le royaume céleste; tous les ennemis de Dieu auront déjà été jetés dans le lac de feu (Ap 20:14-15). Aussi, cette muraille ne remplit aucune fonction de défense. Comme tout le décor du ciel, elle est une expression de la gloire de Dieu. Elle symbolise également la sécurité inviolable qui régnera dans le royaume des cieux.

En rapport avec ces mêmes murs, Apocalypse 22:14-15 dit: "Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville! Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!" Cela ne signifie pas que les chiens, les sorciers et les menteurs campent au pied même des murs de la ville. Une fois de plus, tous ceux qui correspondent à cette description ont déjà été jetés dans l'enfer éternel (Ap 20:15; 21:8).

Jean nous donne une description intéressante de la muraille et des portes de la cité:

Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et aux portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël: à l'orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l'occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'Agneau." (Apocalypse 21:12-14)

Ainsi, les portes sont nommées d'après les tribus d'Israël et les fondations d'après les noms des douze apôtres. Ce sera la demeure de tous les croyants de toutes les époques. Israël et l'Eglise sont réunis dans le royaume éternel, et ils ne forment qu'un peuple de Dieu pour toute l'éternité. L'existence des portes implique que les gens seront libres d'entrer et de sortir de la ville. Ne croyez pas nous ferons partie de la ville. Ce sera notre demeure, mais nous ne serons pas confinés entre les murs de la cité céleste. Nous voyagerons dans toute l'infinité de l'univers, et, lorsque nous le ferons, nous passerons par ces portes de la ville.

Les dimensions du ciel

Aux versets 15-16, Jean nous dit: "Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d'or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville avait la forme d'un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales." Ainsi donc, la ville est d'une symétrie parfaite, un cube massif de plus de deux mille deux cents kilomètres de côté. Certains ont suggéré qu'il s'agissait en réalité d'une pyramide. Bien que ces dimensions rendent une telle interprétation possible, l'Ecriture l'aurait sans doute dit explicitement, si c'était le cas. Pour ma part, je considère cette description comme étant celle d'un cube.

Pour quelle raison la ville aurait-elle la forme d'un cube? Souvenons-nous que le lieu très saint du Temple de Salomon était un cube de vingt coudées de côté (1 Rois 6:20). La Nouvelle Jérusalem représente le lieu très saint pour toute l'éternité. Elle est le sanctuaire de Dieu lui-même. Elle est sa demeure, et notre maison céleste est une partie de la maison même du Père (cf. Ps 23:6; Jn 14:2). Ainsi, Dieu fait descendre le cœur même du tabernacle céleste – le lieu très saint – sur la terre.

Une hauteur de deux mille deux cents kilomètres est franchement difficile à imaginer. Sur la terre actuelle une hauteur de deux mille deux cents kilomètres dépasserait largement l'atmosphère de la terre (dont l'épaisseur est au plus de cent soixante kilomètres). Mais n'oublions pas que le ciel et la terre vont devenir un, et l'atmosphère ne sera certainement plus un problème.

Ces mesures et ces distances considérables n'ont-elles qu'une valeur symbolique? J'aurais tendance à penser que non. Jean décrit les mesures de la muraille prises par l'ange: "Il mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, qui était celle de l'ange" (v. 17). Ce genre de mesure précise suggère qu'il s'agit d'un endroit réel ayant des dimensions terrestres réelles. D'après ces mesures, la Nouvelle Jérusalem couvrira une surface d'environ six millions de kilomètres carrés. En comparaison, le grand Londres a une superficie d'environ mille six cents kilomètres carrés. Le cœur même de la ville fait environ trois kilomètres carrés, avec une population d'environ cinq mille personnes. Sur cette base, la Nouvelle Jérusalem pourrait contenir une population de plus de cent milliards de personnes! Et ceci ne tient même pas compte de la hauteur de la ville! Le ciel sera certainement assez grand pour contenir les "peu" qui trouvent la porte étroite (Mt 7:13-14). Dans la gloire de l'éternité, nous découvrirons que les "peu nombreux" forment en réalité une "grande foule, qu'aucun homme ne peut compter" (Ap 7:9). Il y aura néanmoins suffisamment de place au ciel pour tous.

Que représente concrètement une distance de deux mille deux cents kilomètres? Cela correspond à peu près à la longueur de la Côte Est des Etats-Unis. Imaginez un cube dont le côté a une telle longueur, et possédant de multiples niveaux formés de millions d'avenues dorées qui se croisent. La Nouvelle Jérusalem est un lieu aux dimensions immenses et d'une beauté céleste majestueuse !

Les matériaux de construction

Le verset 18 nous dit que les murs sont faits de jaspe. Cette pierre a la caractéristique d'être translucide, semi-opaque et de couleurs variées. Certains ont émis l'hypothèse que, dans les temps bibliques, le mot "jaspe" était utilisé pour désigner une pierre transparente et semi-précieuse, ressemblant un peu à un diamant. Dans tous les cas, la pierre de jaspe permet à la gloire de Dieu, qui se trouve au centre de la ville, d'illuminer la ville entière. La ville elle-même est "d'or pur, semblable à du verre pur". Bien entendu, l'or que nous connaissons n'est pas transparent. L'expression "semblable à du verre pur" pourrait se référer à de l'or poli jusqu'à une brillance parfaite, tel un miroir. (Dans les temps anciens, les miroirs était fabriqués avec du métal poli.) Selon toute vraisemblance, nous avons ici la description d'une variété de métal précieux tellement pur qu'il est transparent. Ezéchiel et Jean décrivent le ciel comme ayant la transparence d'une pierre précieuse. L'éclat de la gloire de Dieu reflète la beauté de sa présence sur toutes les facettes d'un diamant. C'est ce que Jean a vu. Tout cela devait briller d'une clarté surnaturelle, mais dans des tons d'or – c'est la raison pour laquelle il y a reconnu de l'or pur.

Les versets 19 et 20 donnent une description plus détaillée: "Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce: le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d'émeraude, le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d'hyacinthe, le douzième d'améthyste". Toutes ces pierres précieuses sont colorées – des tons variés de vert, du bleu ciel, du rouge, du doré, du violet et d'autres nuances de teintes radieuses et éclatantes. Ensemble avec des murs dorés et transparents, cette féerie de couleurs brillantes forme un tableau d'une beauté merveilleuse et indescriptible. Dieu a mis en nous le goût pour la beauté – et la beauté du ciel, qui surpasse toute beauté, satisfera nos sens et comblera notre désir pour toujours.

Jean ajoute que "les douze portes étaient douze perles; chaque porte était d'une seule perle. La place de la ville était d'or pur, comme du verre transparent" (v. 21). Il nous est difficile d'imaginer de si grandes portes, chacune formée d'une seule perle. En tout cas, c'est la description qu'en fait Jean. Ce ne seront pas des perles provenant d'une espèce d'huîtres géantes, mais des perles parfaites créées par la main même de Dieu.

Ce qui manquera au ciel

Nous sommes tentés de dire que rien ne manquera au ciel, mais, heureusement, cela n'est pas le cas. L'apôtre Jean dresse la liste d'un certain nombre de choses qui seront totalement absentes du ciel. Certaines d'entre elles surprendront certainement.

Pas de temple

Nous avons déjà vu au chapitre 3 qu'il n'y a pas de temple au ciel. Jean nous dit: "Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l'Agneau" (Ap 21:22). Ainsi, d'une certaine manière, il n'y a pas de temple au ciel. Nous savons toutefois que Dieu lui-même est le temple.

Dans quel sens Dieu est-il le "temple" du ciel? Le temple est un lieu de culte. Jean suggère que lorsque nous adorerons Dieu au ciel, nous le ferons dans sa présence même. Il est le lieu de culte. Il étend son tabernacle au-dessus de tous ceux qui sont au ciel (Ap 7:15). Ils le servent jour et nuit. Le culte n'a jamais de fin.

Malheureusement, nous avons tendance à considérer le culte comme une occupation d'une formalité rigide, et peut-être même un peu pénible. Parlez du culte à un garçon typique qui va à l'école du dimanche, et il pensera immédiatement à quelque chose qui le confine dans un lieu où il se sent mal à l'aise – il pensera à une cérémonie où il doit rester tranquillement assis.

Mais cela est sans commune mesure avec un véritable culte. L'idée biblique du culte intègre toute la vie. C'est la raison pour laquelle Paul écrivait aux Corinthiens: "Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu" (1 Co 10:31). Toutes nos activités nécessaires et légitimes peuvent être accomplies pour la gloire de Dieu. Or, glorifier Dieu est justement l'essence d'un culte d'adoration. Autrement dit, nous n'avons pas à faire des choses qui ne soient un acte d'adoration. Ainsi, si nous étions des êtres parfaits, n'ayant aucun péché, notre vie serait un culte continuel.

C'est exactement ce que sera le ciel! Nous pouvons reprendre le style familier de la première question du Catéchisme abrégé de Westminster et dire en toute simplicité que nous glorifierons Dieu et que nous jouirons de sa présence pour toujours. Loin d'avoir l'air ennuyeux et inconfortable, notre culte au ciel nous apportera un énorme plaisir. La présence de Dieu sera pour nous une source de joie inépuisable, libre de tout sentiment de culpabilité ou de crainte. Aucun de nos plaisirs terrestres ne peut se comparer avec le bonheur parfait que nous procurera l'adoration céleste. Toutes les joies que nous apportent l'amour, la beauté et toutes les autres bénédictions terrestres pâlissent en comparaison avec les pures délices de l'adoration céleste devant la face même de celui qui est la source de toute bénédiction. Seul ceux qui le connaissent pourront vraiment apprécier les délices qui seront notre partage continuellement.

Le privilège d'une telle adoration parfaite appartient à l'héritage des saints. Le psalmiste a écrit: "Quel autre ai-je au ciel que toi? Et sur la terre je ne prends plaisir qu'en toi. Ma chair et mon cœur peuvent se consumer: Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et mon partage" (Ps 73:25-26). Ceci n'est -il pas l'accomplissement de nos désirs les plus profonds? Comme le psalmiste le dit encore, "je demande à l'Eternel une chose, que je désire ardemment: Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l'Eternel, pour contempler la magnificence de l'Eternel et pour admirer son temple" (Ps 27:4). C'est précisément ce que sera notre héritage au ciel, et nous demeurerons pour toujours dans la maison de l'Eternel (cf. Ps 23:6) – un temple plus glorieux que tout ce que nous pourrions imaginer.

Pas de source de lumière

Le bâtiment du temple n'est pas la seule chose qui manquera au ciel. Comme nous l'avons déjà souligné, il n'y aura aucun besoin d'une source de lumière cosmique. Apocalypse 21:23 dit: "La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau."

La gloire du ciel est bien plus éclatante que la lumière du soleil. Le prophète Esaïe a même écrit que "la lune sera couverte de honte, et le soleil de confusion; car l'Eternel des armées régnera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, resplendissant de gloire en présence de ses anciens". Comparée à la gloire de Dieu, la lumière du soleil et de la lune n'est qu'une bougie vacillante et insignifiante. Par ailleurs, Apocalypse 21:24 ajoute que "les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire". Jean nous dit que même les rois de la terre déposeront leur propre gloire lorsqu'ils verront la gloire du ciel. Toutes les nations marcheront à la lumière de la présence de Dieu, et tous les hommes, quels que soient leur fonction et leur rang, se prosterneront devant sa gloire.

J'ai reçu un jour une lettre écrite par un athée qui soutenait que si l'on prenait l'Ecriture au mot, le ciel devrait être un lieu plus "brûlant" que l'enfer. "L'enfer doit certainement être à une température d'ébullition du soufre, ou légèrement en dessous – soit environ 450 C", écrivait-il. "En même temps, Esaïe 30:26 dit que la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus forte (comme la lumière de sept jours), lorsque l'Eternel bandera la blessure de son peuple, et qu'il guérira la plaie de ses coups". Tout bon physicien vous dira qu'une source de lumière qui est sept fois supérieure à l'éclat du soleil rendra la température à la surface de la terre bien supérieure à 450 C. Donc, si la Bible dit vrai, le ciel sera un endroit bien plus chaud que l'enfer."

Cependant, cet argument ne prend pas vraiment au mot ce que dit l'Ecriture sur le ciel. Tout d'abord, Esaïe 30:26 décrit le jugement de Dieu sur la terre, et non pas l'état du ciel. Ensuite, la signification du passage en Apocalypse 21 est qu'il n'y a aucune "source de lumière" au ciel. La lumière qui l'éclaire n'est pas une lumière irradiante que l'on puisse mesurer en degrés C. Bien qu'elle remplisse le ciel tout entier, elle ne provient d'aucune "source". C'est une lumière d'une nature inconnue sur la terre. C'est la lumière même de celui qui "est lumière", et qui n'a "point en lui de ténèbres" (1 Jn l:5). Il n'y a aucune raison de penser qu'une telle lumière produise aussi de la chaleur.

Une fois de plus, une telle description repousse les facultés du langage humain jusqu'à ses limites, et a pour but de présenter une réalité qu'il est tout à fait impossible d'imaginer. Il est toutefois clair que la gloire du ciel sera d'un éclat incomparable.

Il y a un certain nombre d'années, le théologien luthérien J.A. Seiss a écrit ces paroles merveilleuses concernant l'éclat de la Jérusalem céleste:

Cette brillance ne provient pas de la combustion d'un matériau quelconque, elle n'est pas alimentée par un carburant qui se consume; il s'agit d'une lumière non créée, la lumière de celui qui est lumière; il s'agit d'une lumière qui est dispensée par l'Agneau, qui est la lampe éternelle, aux divers lieux du ciel, ainsi que dans les cœurs et les esprits des saints qui ont été glorifiés. Lorsque Paul et Silas se retrouvent attachés et blessés dans la prison intérieure à Philippes, il leur restait suffisamment de lumière sacrée pour leur permettre de s'entretenir par des chants joyeux pendant les veilles de la nuit. Lorsque Paul était sur le chemin de Damas, une lumière plus brillante que celle du soleil en plein midi l'enveloppa, illuminant tout son être d'une vision et d'une compréhension nouvelles, et transformant pour toujours son âme et son corps en une lumière qui brillait pour le Seigneur. Lorsque Moïse descendit de la montagne où il communia avec Dieu, son visage était si éclatant que ses propres frères ne pouvaient supporter de le regarder en face. Il fut dans une communion si étroite avec la lumière qu'elle vint demeurer en lui, et revint au camp telle une lampe de Dieu, brillant de la gloire de Dieu.
Sur le Mont de la Transfiguration, cette même lumière illuminait le corps tout entier et les vêtements de Jésus. Et, en parlant du moment exact où la cité céleste devait voir le jour, Esaïe écrit: "La lune sera couverte de honte, et le soleil de confusion" (Es 24:23) – couverte de honte à cause de l'éclatante gloire qui paraîtra alors dans la Nouvelle Jérusalem, ne leur laissant plus aucune raison de briller, puisque la gloire de Dieu l'illuminera et l'Agneau sera sa lumière.

Pas de système de sécurité

L'apôtre Jean écrit plus loin que "Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n'y aura point de nuit" (Ap 21:25). Dans les villes anciennes, les portes étaient fermées durant la nuit afin de protéger les habitants des voleurs, des bandits et des armées ennemies. Aussi, des portes qui sont constamment ouvertes parlent d'une sécurité et d'une protection parfaites. Au ciel, il n'y aura absolument aucun danger pour la sécurité, et il n'y aura donc aucune raison de fermer les portes de la cité céleste.

Le verset 26 répète la pensée centrale du verset 24 – l'idée que les rois apporteront leur gloire devant le trône de Dieu: "Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire." En d'autres termes, il n'y aura aucune gloire pouvant concurrencer la gloire et l'autorité de Dieu. Le conflit cosmique des âges aura pris fin, et Dieu et son peuple demeureront dans une sécurité complète.

Jean dit: "Il n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge; il n'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'Agneau" (v. 27; cf. 22:15). Seuls les élus de Dieu – ceux qui se seront confiés en Dieu – entreront par les portes de cette grande ville. Satan et ses méchants serviteurs auront déjà été bannis pour toujours.

Pas de besoins

En Apocalypse 22:1-2, l'ange montre à Jean "un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations". Ce fleuve céleste limpide comme du cristal trouve sa source au trône de Dieu et traverse la Nouvelle Jérusalem. Imaginez ce que peut représenter un fleuve pour quelqu'un habitant un lieu aussi aride que la Palestine. C'est un lieu agréable de confort et de repos, un lieu abondant en nourriture et lieu de rafraîchissement pour des lèvres desséchées par la chaleur brûlante du désert. Les villes étaient construites près des sources d'eau. Imaginez donc la joie de quelqu'un vivant dans le désert à la vue d'un arbre fruitier! La Nouvelle Jérusalem représente tout ce qui est précieux pour un voyageur fatigué – une ville, un fleuve et des arbres.

Le Psaume 46:4-5 nous parle de la même rivière: "Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu, le sanctuaire des demeures du Très-Haut. Dieu est au milieu d'elle: elle n'est point ébranlée; Dieu la secourt dès l'aube du matin."

Il y avait également un fleuve merveilleux qui arrosait le jardin en Eden (Ge 2:10). Le jardin d'Eden contenait aussi "l'arbre de la vie au milieu du jardin" (Ge 2:9). Ainsi, le tableau du ciel que nous dépeint Jean semble être la perfection enfin atteinte par rapport à tout ce que pouvait représenter Eden.

"L'arbre de la vie" pourrait en fait être la description d'un, de deux, voire de trois arbres. L'expression grecque n'est pas accompagnée d'un article défini, le passage pourrait donc être traduit: "Au milieu de la place et sur les deux bords du fleuve se trouvait un arbre de vie" – ce qui signifierait qu'il y avait trois arbres, un sur la place et un de chaque côté du fleuve. Mais l'expression "Au milieu de la place" pourrait décrire le positionnement géographique du fleuve, et non de l'arbre, comme le permettrait une autre ponctuation: "Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau, au milieu de la place de la ville. Et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie" (Ap 22:1-2).

Quoi qu'il en soit, l'arbre de vie est une merveille indescriptible. Il porte douze sortes de fruits dans l'année, un pour chaque mois – une sorte d'arbre ayant son "fruit du mois" (autre lecture du texte grec). Le privilège de pouvoir manger de cet arbre est octroyé à tous ceux qui ont "vaincu" (Ap 2:7).

Au ciel, nous nous nourrirons pour notre plaisir, et non afin de nous maintenir en vie. Néanmoins, le fruit de l'arbre aura un effet bénéfique et revigorant sur ceux qui en mangeront. Ses feuilles mêmes "servaient à la guérison des nations" (22:2). Le mot grec traduit par "guérison" est therapeia, dont nous tirons le mot thérapie. Jean nous dit que les feuilles de l'arbre de vie auront pour effet d'enrichir la vie céleste – ne serait-ce que par la joie pure que procurera leur consommation. L'eau de la vie sera également là pour le simple plaisir de la boire. Nous n'aurons besoin d'aucune nourriture au ciel, mais nous pourrons toutefois nous régaler de mets incroyablement délicieux. Encore une fois, ceci ne fait que souligner la vérité que le plan de Dieu pour nous est que nous prenions plaisir dans sa présence pour l'éternité. Une grande partie de la vie au ciel ne sera que simple plaisir – le plaisir de Dieu aussi bien que celui de son peuple.

Pas d'anathème

Voici, parmi tous les autres, l'aspect de la vie au ciel qui remplit mon cœur d'une brûlante expectative:

"Il n'y aura plus d'anathème. Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville; ses serviteurs le serviront et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Il n'y aura plus de nuit; et ils n'auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles." (Apocalypse 22:3-5)

La malédiction, et ses conséquences détestables et douloureuses, sera abolie et effacée à tout jamais. La souffrance, la peine, la sueur, les épines, la maladie, l'affliction et le péché n'auront absolument aucune place au ciel.

Comme l'apôtre Paul l'a écrit, "ce sont des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment" (1 Co 2:9). Les délices du ciel dépassent le cadre de l'imagination la plus fertile. Mais les croyants peuvent y goûter d'ores et déjà: "Dieu nous les a révélées par l'Esprit" (v. 10). Nous avons "goûté le don céleste" (cf. Hé 6:4). Ayant donc un avant-goût du ciel, nous devrions mettre notre affection en cet endroit merveilleux.

Malheureusement, de nombreux chrétiens pensent que la communion avec Dieu et les délices du ciel leur sont impossibles avant d'être au ciel. La vérité est cependant différente: les chrétiens possèdent déjà la vie éternelle, elle n'est pas seulement une espérance future. Nous sommes censés vivre comme si nos cœurs étaient déjà au ciel. Nous pouvons communier avec Dieu dès maintenant – non pas face à face, mais par la prière et l'étude de sa Parole.

Au ciel, toutefois, nous serons avec lui et nous le verrons face à face (1 Co 13:12). 1 Thessaloniciens 4:17 nous dit que depuis le moment où nous serons enlevés dans la présence du Seigneur, jusque dans l'éternité, "nous serons toujours avec le Seigneur". "Car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point" (Hé 13:5).

Ainsi, lorsque l'apôtre Jean dit que nous verrons son visage au ciel (Ap 22:4), cela signifie que nous aurons atteint la perfection ultime dans notre intimité et dans notre communion avec le Seigneur. Son nom inscrit sur notre front indique aussi bien son droit de propriété à notre égard qu'une inaltérable dévotion de notre part pour lui.

Voici donc les bénédictions éternelles qu'il a accomplies à notre égard : nous serons pour toujours dans la présence du Dieu saint et éternel. Nous aurons une communion intime et permanente avec Christ. Nous serons cohéritiers avec Christ. Nous régnerons avec Christ. Toutes les richesses du ciel seront nôtres et nous pourrons en jouir librement.

Ce que je vous dis là serait un blasphème si Dieu lui-même ne nous avait pas promis toutes ces choses.

 


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