messages et etudes bibliques pour grandir dans la foi w

 

Vaincu par Dieu

Les deux messages de Ralph Shallis "Vaincu par Dieu" et "Vainqueur avec Dieu", ont été donnés à la conférence chrétienne de Palaiseau.

Nous sommes heureux de pouvoir publier ces deux textes, qui sont toujours pleins d'instructions pour qui veut vivre une vie chrétienne. Rappelons que de nombreux livres de R. Shallis sont toujours disponibles dans les librairies évangéliques.

Vaincu par Dieu

Etre vaincu par Dieu... Cette phrase peut suggérer à quelqu'un l'idée d'un Dieu autoritaire, d'un maître implacable qui subjugue sa créature et lui impose sa volonté. C'est là une image fausse, fabriquée de toutes pièces par Satan lui-même. J'ai été vaincu par Dieu, lorsque je l'ai rencontré en son Fils, à la croix. Là, je l'ai vu couronné d'épines, outragé, mourant... par les effets de mon propre péché. A la croix, Dieu m'a montré d'une part ce qu'il est, lui, et d'autre part ce que j'étais, un misérable. A la croix, Dieu m'a ouvert son coeur, il a déversé tout son amour devant mes yeux émerveillés, me disant: "Voilà le prix de ton âme; vois combien tu es précieux à mes yeux!" Etre vaincu par Dieu signifie que nous avons vu Dieu et que désormais nous nous abandonnons à lui totalement, non plus par crainte ou par devoir, mais par amour, en réponse à son amour. C'est là le secret d'une vie chrétienne victorieuse : si nous n'aimons pas Dieu de tout notre coeur et par-dessus tout, il manque une dimension à notre vie spirituelle.

Vaincu... dans une inévitable expérience de mort

Job était un homme intègre et droit, sans doute le croyant le plus fidèle de son époque; à tel point que Dieu se porta garant de sa fidélité, même lorsque Satan le dépouilla de tous ses biens. Mais il manquait quelque chose à Job. A travers les souffrances inconcevables qu'il supporta, il découvrit qu'il avait besoin d'un face à face réel avec Dieu. Dans son épreuve profonde, Job rencontra Dieu. Il en rend témoignage lorsqu'il écrit: "Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre" (Job 42:5-6).

Beaucoup de chrétiens sont aujourd'hui conscients qu'il manque une dimension a leur vie spirituelle et qu'ils ont besoin d'une nouvelle expérience avec Dieu. J'ai aussi connu cette soif intérieure lorsque j'étais jeune chrétien et que, lisant les biographies des grands hommes de Dieu des siècles passés, je constatais la pauvreté de ma vie spirituelle.
Dieu me conduisit à me plonger dans l'Ecriture, jusqu'à lire la Bible entière, même plusieurs fois par an. Je compris qu'il ne fallait pas tendre à ce qu'on appelle aujourd'hui la "deuxième expérience" mais que j'avais trois, dix et même cent nouvelles expériences à faire avec Dieu. D'abord je découvris que Dieu est infini: nous avons tendance à l'enfermer dans un cadre, dans une expérience ou dans une doctrine, et nous oublions qu'il est tellement infini que le monde entier ne peut le contenir. Puis je constatai, en étudiant la vie des grands hommes de l'Ancien Testament, que leur face à face avec Dieu était toujours associé à une expérience de mort à soi-même, à un temps d'épreuve profonde, parfois au rejet et à l'ignominie:

  • Noé fut tourné en dérision pendant cent vingt ans, tout le temps que dura la construction de son arche. C'était là sa façon de prêcher, d'avertir sa génération que le jugement allait venir. Mais personne ne l'écouta, sauf sa famille.
  • Abraham dut renoncer à la vie confortable et facile d'Ur en Chaldée, pour devenir un nomade errant à la recherche d'une terre que Dieu lui avait promise, et qu'il n'a pourtant jamais possédée. Sa postérité, lui avait prédit le Très-Haut, serait un jour plus nombreuse que le sable de la mer ou les étoiles du ciel. Cependant Abraham n'en vit rien, à part son fils Isaac, qu'il dut même se préparer à offrir en sacrifice. Mais Dieu intervint in extremis et lui rendit son fils.
  • Moise était prince en Egypte, destiné de par ses études à de hautes fonctions dans le pays. Or Dieu le conduisit dans un désert, où il passa quarante ans, persécuté par l'ennemi et rejeté par son peuple, occupé à paître quelques moutons et quelques chèvres.

Durant ses longues heures de solitude, Moïse a sans doute beaucoup réfléchi à la vie des patriarches, ses ancêtres. Il savait tout à leur sujet puisque c'est lui qui nous a transmis le livre de la Genèse; il savait aussi que Dieu avait prévu la servitude d'Israël pendant quatre siècles, et que ces quatre siècles arrivaient maintenant à leur terme. Pourtant, une question lancinante devait l'obséder: "Dieu a-t-il vraiment parlé? Ses promesses faites à nos pères sont-elles vraies?"

Pour Moïse, tout a commencé bien avant sa rencontre avec Dieu en Exode 3. Il était un croyant, en Egypte, mais pas encore apte à servir Dieu. Malgré son désir profond, il lui fallait encore quarante ans dans le désert pour que Dieu le rencontre vraiment. Tout doit commencer, dans notre vie chrétienne, par un premier face à face avec Dieu, où nous découvrons le salut par la foi en Jésus-Christ. Mais il ne faut pas s'arrêter là. Comme un bébé se développe jusqu'à devenir adulte, l'enfant de Dieu doit tendre à la maturité. Sur le plan humain, on atteint la maturité vers 20 ans, et l'efficacité réelle à 40 ans peut-être. Notre vie terrestre est très courte et j'estime que, même si Dieu me donnait encore 500 ou 600 ans, ma connaissance le concernant resterait infime. Je remercie Dieu de m'avoir imposé dès ma jeunesse la discipline salutaire de lui donner du temps dès le matin, pour lire la Bible et être en communion avec lui. C'est à cette condition seulement que nous pouvons éviter d'être pris dans l'engrenage du monde, et vivre ici-bas remplis de la présence de Dieu.

Dieu ne nous demande pas d'imiter Moïse et d'aller passer quarante ans dans un désert; mais si nous voulons vraiment le rencontrer, nous ne pourrons éviter ce que j'appelle une expérience de mort, un désert à traverser sur le plan spirituel. C'est à cette condition que notre vie intérieure peut se développer, et se reproduire même. Car nous sommes appelés à engendrer des enfants spirituels, des petits-enfants, et ainsi de suite. C'est une chaîne continue: nous sommes nés de Dieu grâce à Abraham et à ses fils, grâce à Moïse et aux prophètes, grâce aux apôtres et aux témoins de Christ des siècles passés.

Vaincu... en vertu d'un face à face avec Dieu

A la fin des quarante ans passés au désert, Moïse était prêt à recevoir une révélation de Dieu, et Dieu la lui accorda: "Moïse... mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu, à Horeb. L'ange de l'Eternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson... Et Dieu l'appela du milieu du buisson, et dit: Moïse! Moïse ! Et il répondit: Me voici! Dieu dit... Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob... J'ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Egypte, et... je suis descendu pour le délivrer..." (Exode 3:1-8). A l'ouïe de ces paroles, Moïse n'a plus de doute. Dieu avait vraiment parlé aux patriarches, et ses promesses étaient maintenant en voie de réalisation...,

Lorsque Dieu se révèle, l'homme est terrassé. Il en fut ainsi pour Moïse, et je peux en témoigner aussi. Autrefois j'assimilais le péché à certains actes, à des pensées mauvaises, à un regard parfois. Dès que j'en étais conscient, j'en demandais le pardon, la purification. Mais plus j'avançais dans la connaissance de Dieu, plus j'étais conscient qu'en regard de la vie de Jésus-Christ, la mienne était toute empreinte de péché, et que j'avais besoin de rester constamment dans un esprit de repentance et de pardon. Ce n'était pas là un état négatif, au contraire; car j'expérimentais simultanément ce que signifie vivre dans la lumière de Dieu, en pleine communion avec lui. Par sa grâce, tout nuage avait disparu entre lui et moi. C'est cela, marcher par l'Esprit. Lorsque nous découvrons la personne de Jésus-Christ, nous ne pouvons relever la tête, et nous cessons de porter un regard de jugement sur autrui. La rencontre avec Dieu nous plonge dans la poussière; c'est un coup mortel pour notre orgueil, ce péché le plus difficile à éliminer de notre vie, et qui nous empêche le plus souvent de rencontrer Dieu. Par ailleurs nous ne pouvons rencontrer Dieu si nous sommes constamment collés à la télévision, si nous sommes toujours pressés, si nous n'avons pas le temps de nous arrêter. Dieu parle aujourd'hui, comme par le passé, mais la majorité des hommes ne l'entendent pas, ne prennent pas le temps de l'écouter... Faudra-t-il qu'il s'adresse à nous par les événements, lorsque l'ennemi viendra, nous mettra en prison ou nous emmènera en camp de concentration?

Dieu décide lui-même du moment où il peut se révéler à nous. N'essayons pas de le manipuler ou de lui imposer notre volonté. On entend des choses aberrantes dans ce domaine aujourd'hui: on veut nous faire croire par exemple qu'il suffit d'appuyer sur tel bouton doctrinal pour obtenir ceci ou cela, comme si Dieu était une formule... Mais Dieu est personnel, plus personnel que nous encore, et il est souverain. Nous ne pouvons que compter sur ses promesses, nous les approprier et les affirmer dans la prière.

Vaincu... en vue d'une mission de grande envergure

Après un face à face avec Dieu, nous pouvons discerner, comprendre sa volonté. C'est parfois une tâche délicate ou une mission de grande envergure que Dieu nous confie :

  • Pensons à Moise. Dieu l'envoya auprès de Pharaon, le plus grand empereur de l'époque, pour lui dire de la part de Dieu: "Laisse aller mon peuple..."
  • Samuel, quant à lui, n'était qu'un enfant lorsqu'il reçut l'ordre d'aller dire au souverain sacrificateur, le grand chef de la nation, que Dieu allait les balayer, lui et sa famille, comme des ordures, parce qu'ils n'avaient pas pris la parole de Dieu au sérieux.
  • Jonas, lui, fut envoyé à Ninive, la capitale de l'Assyrie, pour prêcher la repentance à toute la population de la ville et à son roi...

Quelles missions d'envergure! C'est comme si Dieu nous envoyait aujourd'hui à Moscou, pour ordonner à Youri Andropov de libérer les deux millions de chrétiens détenus en Sibérie. Moïse, Samuel, Jonas et d'autres après eux ont obéi, et Dieu a fait réussir leur mission. Il est prêt à faire de même pour nous aujourd'hui, si nous acceptons d'être ses porte-parole dans le monde. Mais serions-nous disposés à lui obéir s'il nous confiait une mission extraordinaire?

Esaïe le prophète n'était qu'un jeune homme lorsqu'il rencontra Dieu. La révélation du Seigneur sur son trône lui fit découvrir son péché, en particulier le péché de ses lèvres, et il se sentit perdu. Il dit: "Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures... Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu'il avait prise sur l'autel, avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit: Ceci a touché tes lèvres; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. J'entendis la voix du Seigneur, disant: Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous? Je répondis: Me voici, envoie-moi. Il dit alors: Va, et dis à ce peuple..." (Esaïe 6 : 5-9). Le livre d'Esaïe est peut-être l'écrit le plus extraordinaire de l'Ancien Testament, celui qui, le mieux de tous, dépeint Jésus-Christ dans sa première venue. Pour qu'Esaïe soit capable de transmettre ces merveilleuses prophéties, il fallait que ses lèvres soient purifiées.

Jérémie, quant à lui, prétexta qu'il n'était qu'un enfant et qu'il n'était pas capable d'être le porte-parole de Dieu. Mais Dieu, qui l'avait choisi dès avant sa naissance, se révéla à lui, lui confia un message, et Jérémie le transmit à sa génération.

Seul le chrétien rempli de l'Esprit de Dieu est capable de vivre ici-bas selon les critères de Dieu. C'est pourquoi, ne nous contentons pas d'un point de départ avec Dieu, mais avançons d'une expérience à l'autre, sans jamais penser que nous avons atteint le but. L'apôtre Paul nous en donne l'exemple: il avait passé par une conversion profonde sur le chemin de Damas, puis il avait eu d'autres visions de Dieu, des face à face avec lui. Arrivé presque au bout de la course chrétienne, il n'était pourtant pas encore satisfait. C'est pourquoi il écrit: "Oubliant ce qui est en arrière, et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix..." (Philippiens 3:13-14). Ce prix, c'était avant tout la connaissance profonde, intime, de Jésus-Christ.

Vaincu... par la Parole transformatrice de Dieu

Il est souvent question de la parole de Dieu dans l'Ancien Testament: "Ecoutez la parole de l'Eternel... Ainsi parle l'Eternel... La parole de l'Eternel fut adressée à..." Nous pouvons mettre cette parole en parallèle avec celle dont l'apôtre Jean parle tout au début de son Evangile: "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu... En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes" (Jean 1:1,4). Le mot grec "logos" employé ici signifie littéralement "la parole audible et exprimée". Dans le contexte de l'Evangile selon Jean, il veut dire plus que cela: il faut y voir l'idée, la pensée, la sagesse, l'expression de la raison. Or Jésus-Christ est tout cela pour Dieu: il est la raison de Dieu, sa pensée éternelle, son intelligence, sa lucidité; toutes choses ont été créées par lui, l'univers dans son immensité... et nous aussi.

Cette Parole s'est saisie des hommes de l'Ancien Testament. Semée en Eden sous forme d'une promesse (Genèse 3:15), elle fut ensuite transmise à Noé, à Abraham, à Isaac, à Jacob, à Moïse et aux prophètes. Tous les hommes de Dieu dans l'Ancien Testament étaient remplis de la Parole de Dieu et de l'Esprit de Dieu, les deux étant inséparables. C'est pourquoi nous lisons, au sujet d'Ezéchiel par exemple: "L'Esprit entra en moi... et l'Eternel me parla..." (3:24). Comme on ne peut séparer le langage humain du souffle humain, il est impossible de dissocier la Parole, Christ, de son souffle, le Saint-Esprit. On pourrait aussi comparer la Parole de Dieu au code génétique. Ce n'est que depuis une trentaine d'années que les biologistes ont découvert l'existence d'un code génétique à la base de toute vie. Dieu lui-même a mis ce langage structuré au coeur de la cellule vivante, qui porte désormais en elle la marque indélébile de son origine. Dans un certain sens, le code génétique est une illustration, un reflet de la Parole de Dieu. Portée par le souffle de Dieu, cette Parole engendre en nous la vie de Dieu et nous rend participants à sa nature. Comme une semence jetée en terre s'assimile à cette terre, la transforme et produit une plante vivante avec sa fleur et son parfum, ainsi la Parole de Dieu s'empare de la "terre morte" de notre ancienne personnalité et en crée une nouvelle. Dès lors les deux personnalités cohabitent en nous : l'ancienne, vouée à l'extinction – heureusement, car elle est répugnante pour Dieu! – et la nouvelle qui n'est autre que la vie de Christ en nous. Nous n'avons pas perdu notre identité, mais celle-ci est transformée à l'image de Christ. Dieu aime son Fils par-dessus tout. Dès qu'il voit son image en nous, il reporte sur nous son amour incommensurable, cet amour qui a tout donné, jusqu'à l'extrême limite.

Ralph Shallis


blue care wAccueil
  Liens
  Plan du site        
  Contact
tampon 5x5 gris