Seule… pour élever les enfants ?

Réjouissez-vous TOUJOURS dans le Seigneur !

Ce verset de l'épître aux Philippiens est un ordre de la part de notre Dieu, et en même temps, il est devenu pour moi le secret du vrai bonheur.

Quand l'épreuve frappe l'enfant de Dieu, elle n'est pas différente de celle dont sont frappés ceux qui ne connaissent pas Dieu; elle entraîne la souffrance, les larmes, le découragement et… parfois la révolte. Si nous regardons autour de nous, dans le monde et dans l'Eglise, le nombre des mères élevant seules leurs enfants est très grand, et ce fait devient presque banal. Pourtant, quelle somme de problèmes cela représente, tant pour la mère que pour l'enfant.

Si l'épreuve est la même pour le croyant et le non-croyant, la façon de la vivre est différente, le croyant, entouré des prières et de l'affection de la famille spirituelle, est soutenu du Seigneur. Même dans l'isolement, l'enfant de Dieu n'est pas seul; au contraire, c'est là qu'il réalise intimement la présence de Celui qui l'aime d'un amour éternel.

Quand il a plu à Dieu de rappeler auprès de lui mon mari, nos enfants avaient 11 et 8 ans. J'ai pu, avec le secours de Dieu, m'incliner devant sa volonté souveraine et lui dire: "Seigneur, même si c'est douloureux et que je ne comprends pas… je l'accepte de ta main." Mais mon cœur de mère saignait et ajoutait: "MAIS POURQUOI, ô mon Dieu, permets-tu cette épreuve pour mes enfants? Tu sais combien ils ont besoin de leur papa. Comment peuvent-ils dans leur compréhension d'enfant, vivre par la foi cette amputation?!!" Ce POURQUOI au sein du chagrin, du deuil et de l'isolement, revenait sans cesse, et chaque fois je le remettais dans la prière à mon Seigneur, jusqu'au moment où, par la foi et sans comprendre, j'ai pu accepter également de la main de mon Père céleste cette épreuve par rapport à mes enfants.

Or, l'enfant ressent même ce qui semble imperceptible, et je puis dire que par cet acte de foi de ma part, le Seigneur nous a libérés d'un grand poids. Concrètement, je pense que ma sérénité retrouvée a eu un effet positif sur les enfants. Bien que très éprouvés par l'absence du papa, ils ont pu grandir et s'épanouir, avec, comme tous les jeunes, leurs luttes, leurs doutes, leurs aspirations et leurs rêves.

L'équilibre… pour "être père et mère", pour être ferme avec tendresse, pour punir avec équité et amour, pour défendre et encourager, pour être persévérante dans la patience, pour rester humaine et néanmoins entièrement dépendante de Dieu, pour faire connaître Dieu dans sa sainteté et dans son amour… comment la mère seule peut-elle l'avoir? Par moi-même, j'étais incapable; mais en réponse aux prières et aux supplications, dans des circonstances précises, le Seigneur a agi par son Saint-Esprit, et c'est lui qui a pourvu à mes lacunes. Souvent, alors que je l'implorais à genoux et dans l'humiliation, le Seigneur est intervenu pour réparer ce que j'avais mal fait; il a pansé la blessure que j'avais occasionnée, en m'amenant à demander pardon à mes enfants. Quelle grâce, quelle joie profonde, quand un climat de confiance et de transparence permet le partage et le retour à une communion sans ombre.

Au fil des années qui passent, combien il est précieux d'avoir le Seigneur et sa Parole pour accompagner nos enfants, qu'il nous a prêtés, sur le chemin de l'enfance et de l'adolescence, et pour les préparer à devenir adultes et responsables.

Les circonstances varient… maintenant les enfants sont adultes. Mais Celui qui est maître des circonstances ne varie pas. Aussi ai-je appris à ne pas m'arrêter aux circonstances du moment, mais à élever mes regards au-dessus d'elles, pour me REJOUIR TOUJOURS DANS LE SEIGNEUR.

J.V.