Le point de vue biblique - Redécouvrir le premier amour

De nos jours, la plupart des chrétiens sont déçus d’eux-mêmes parce que les fruits qu’ils portent pour Dieu sont trop peu nombreux. Tôt ou tard, c’est la déprime qui les gagne au point où ils cessent même d’espérer des jours meilleurs. Mais en persévérant tout de même à se rendre tous les dimanche à l’église, ils entrent peu à peu dans une forme de tradition.

La messe dominicale

Mine de rien, le christianisme évangélique ressemble de plus en plus au catholicisme qu’il accusait jadis, très durement d’ailleurs, de n’être qu’une religion sans vie. Maintenant, c’est à son tour de glisser dans le même moule religieux. Que s’est-il passé pour que certaines Eglises en soient arrivées là? Loin de moi l’idée de vous pondre la solution, comme si cette situation pouvait se régler simplement en procédant à quelques ajustements. Il s’agit tout de même d’un problème de profondeur. Cependant, permettez-moi seulement d’amener quelques suggestions qui, je crois, peuvent faire la différence.

Autre temps autre mœurs

L’une des choses qui a le plus changé au cours des 25 dernières années dans le monde évangélique est la qualité et la profondeur de la littérature que nous diffusons dans nos églises. Par exemple, au début des années 80, la musique chrétienne d’expression française était certes plus rare et moins bonne sur le plan de la qualité sonore, mais elle était de beaucoup supérieure à ce qui se fait aujourd’hui sur le plan de la qualité des textes. On ne trouve plus guère d’auteur tel que Richard Toupin qui savait mettre en phrase musicale les idées profondes de l’Évangile. Les ouvrages littéraires suivent la même tendance. À cette époque, les jeunes chrétiens lisaient tous les ouvrages de Watchman Nee ou ceux d’auteur du même calibre. Le message de la croix était lu et chanté par tous.

Des textes centrés sur le «MOI»

Écoutez attentivement le contenu des textes des chants qui meublent nos temps de louanges du dimanche matin et vous réaliserez peut-être à quel point ils sont pauvres. Ce n’est plus tellement la gloire de Dieu qui y est célébrée, mais le besoin insatiable de l’homme qui ne cesse de dire : bénis-moi Seigneur, remplis-moi Seigneur, visite-moi Seigneur, etc.
Ce n’est plus nous qui nous adressons à Dieu pour le remercier, mais Dieu qui doit venir vers nous pour nous rencontrer et remplir tous nos besoins. Mais parce que tout ça se passe dans une ambiance de louange, nous croyons rendre un culte agréable à Dieu. Le même phénomène se répercute dans la littérature chrétienne qui présente davantage des ouvrages de psychologie où le bien-être de l’individu passe bien avant la croix de Christ. Le monde évangélique traverse une crise où le «MOI», c’est-à-dire le côté égocentrique de l’homme, est élevé bien plus haut que la gloire de Dieu.

«Souviens-toi donc d’où tu es tombé»

Il existe pourtant une solution toute simple à ce gros problème. Elle ne réside pas dans le fait de trouver de nouvelles idées, mais de retourner dans le passé et reprendre les bonnes vieilles méthodes. Comme le mentionne si clairement le livre de l’Apocalypse, retournons là où nous sommes tombés: «Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.» Apocalypse 2:4-5

Quel est ce premier amour?

Le premier amour ne se réfère pas à l’amour que nous avions jadis pour le Seigneur, mais plutôt à cet amour extraordinaire que le Seigneur avait pour nous. «Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier.» 1 Jean 4:19. N’essayons pas d’abord d’aimer le Seigneur, mais redécouvrons Son amour pour nous et le nôtre pour Lui suivra. Retournons à ces livres et musiques qui nourrissaient tant nos âmes et laissons tomber tout ce qui contribue à nourrir nos égos. Ce que nous sèmerons dans nos cœurs, voilà ce qui poussera.

Colossiens 3:16-17

«Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos coeurs sous l’inspiration de la grâce. Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père.»

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.