Le point du vue biblique - Justice de Dieu ou propre justice ?

Les évangiles sont le terrain de jeu d’une joute importante où deux systèmes de justices s’affrontent. Jésus nous présente une approche et un discours qui reposent essentiellement sur la justice de Dieu. Mais on y voit aussi les scribes et les pharisiens qui opposent à Jésus une autre justice, la leur.

Qu’est-ce donc que la justice?

La justice de Dieu est ce qui est vrai, pur et droit du point de vue de Dieu alors que la justice propre tient de ce qui est vrai, pur et droit du point de vue de l’homme. Il existe donc deux sources possibles auxquelles nous pouvons référer lorsque vient le moment de chercher ce qui est juste. La justice de Dieu émane forcément des pensées de Dieu qui trouvent leur origine quelque part dans l’éternité alors que la justice propre, celle des hommes, trouve son origine dans la Chute adamique. Voyons cela de plus près.

Genèse 3:4-5

«Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.»

La Chute entraîne l'apparition d'une justice des hommes

Avant que la Chute ne vienne interrompre la relation harmonieuse de l’homme avec son Dieu, seule la justice de Dieu trouvait écho sans le cœur d’Adam et Ève. Mais voilà que cet événement vient tout changer car une nouvelle justice fait ici son apparition: celle du bien et du mal selon le point de vue de l’homme. Il nous faut bien saisir que la proposition du serpent est bien celle de l’introduction d’un nouveau système de justice fondé, cette fois-ci, sur le point de vue de l’homme et non celui de Dieu.

Des milliers d’années plus tard…

Comme nous le savons tous déjà, la Chute est l’événement qui a corrompu le genre humain; depuis ce moment, l’homme est pécheur. Or, le plus gros problème dans cette affaire n’est pas tant le fait que l’homme se conduise mal. Il a également l’occasion de faire le bien tout en se gardant distant de Dieu. La Chute n’a pas seulement amené le mal, elle aussi amené le bien selon le point de vue de l’homme. Et c’est précisément ce bien-là qui a causé les frictions entre Jésus et les pharisiens. Ce que Dieu déclare bon, l’homme le déclare souvent mal au nom de sa propre interprétation de ce qui est bien.

Romains 10:1-4

«Frères, le voeu de mon coeur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés. Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence: ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient.»

Les Juifs du temps de Jésus connaissaient mieux que quiconque la Parole de Dieu. Pourtant, cela ne les a pas empêchés de tomber dans le piège de la propre justice, cette justice adamique qui provient de la séduction du serpent. Car faut-il le dire, cette justice vient du Malin. En conclusion de quoi on ne peut prétendre que la connaissance biblique puisse régler tous les problèmes des chrétiens. Encore faut-il être en mesure de bien s’évaluer soi-même afin de ne pas tomber dans cette fausse justice.

Conséquences de cette justice propre?

La propre justice de l’homme est le fondement premier de toutes les bêtises humaines. Pour les juifs, cette bêtise a fait en sorte qu’ils ont crucifié le Seigneur. Ce n’est pas sans importance. Comprenons bien que si nous sommes dominé par notre justice propre, nous écarterons aussi Jésus de nos vies. Non pas de manière consciente, mais bien subtilement, nous obéirons d’abord à nos impressions personnelles. Ensuite, nous trouverons une façon habile de justifier spirituellement nos actes.

Jérémie 17:9-10

«Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître? Moi, l’Éternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses oeuvres.»

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.