«Qui m'a touché?»

C’est plus fort que nous, dès que nous apercevons un attroupement de gens quelque part, nous y allons. Peu importe la cause, s’il y a une foule, nous pensons que l’objet de l’attention doit être important. Les grands de ce monde l’ont très vite compris: tant les artistes que les politiciens cherchent la foule, car ce n'est que par elle, et elle seule, qu’ils ont l’impression d’exister réellement.

La mesure du succès

Comme je le mentionnais dans un précédent article, dans notre monde, c’est la taille des foules qui confirme le succès d’un homme. À la limite, ce que cet homme a à dire a peu d’importance du moment que la foule aime entendre ce qu’il a à dire. Dans le domaine des arts, ce phénomène est encore plus évident. Un artiste n’a plus besoin d’être un génie pour être vu comme tel, il lui suffit seulement d’attirer l’attention de la foule par un geste d’éclat, et le tour est joué. Parce que la foule attire la foule, l’illusion du succès produit toute la magie nécessaire pour créer l’engouement mimétique de l’émerveillement. Puis, nous en redemandons.

Mais Jésus…

Une des preuves qui tend à démontrer la divinité de Jésus-Christ est précisément dans la réaction qu’il avait face aux foules qui le suivaient constamment. Comme il est écrit dans l’Évangile de Jean, «Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme.» (Jean 2:24-25) Aucun homme sur cette planète aurait pu résister à l’appât d’un succès de foule aussi impressionnant que celui auquel Jésus était quotidiennement exposé. Même ses apôtres y voyaient l’avènement du royaume de Dieu, mais pas Jésus.

Luc 8:42-48

«42 Pendant que Jésus y allait, il était pressé par la foule. 43 Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tout son bien pour les médecins, sans qu'aucun ait pu la guérir. 44 Elle s'approcha par derrière, et toucha le bord du vêtement de Jésus. Au même instant la perte de sang s'arrêta. 45 Et Jésus dit: Qui m'a touché? Comme tous s'en défendaient, Pierre et ceux qui étaient avec lui dirent: Maître, la foule t'entoure et te presse, et tu dis: Qui m'a touché? 46 Mais Jésus répondit: Quelqu'un m'a touché, car j'ai connu qu'une force était sortie de moi. 47 La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant. 48 Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix.»

Quelqu’un m’a touché !

Même si la foule le pressait de toutes parts, une seule personne a réellement touché Jésus ce jour-là. Cette personne était probablement celle qui se considérait la moindre de tous ceux qui suivaient Jésus. Une pauvre femme atteinte d’une maladie possiblement honteuse ne savait plus vers qui se tourner pour être guérie. Elle n’était pas là par voyeurisme ni même pour le côté spectaculaire de Jésus, non, elle, c’est Jésus qu’elle voulait toucher. Si nous tenons compte de la réaction de Jésus, il semblerait que cette femme fut la seule, ce jour-là, qui eut une attitude de foi: «Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix.»

Sortons de la foule

Ne soyons pas de ceux qui se tiennent dans la foule et qui recherchent les émotions que produit le spectacle. Les foules si nombreuses qui accourent encore aujourd’hui pour voir des phénomènes surnaturels et spectaculaires produisent peu de changement chez ceux qui y assistent. Le vrai changement n’est possible qu’à la seule condition d’aller soi-même à Jésus et de le toucher avec foi, non pas comme une foule qui le presse, mais comme une brebis qui vient à lui pour aussi être touchée par lui.

Bonne semaine!

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.