Le point de vue biblique
"DÉLIVRE-NOUS DU MALIN"

Dans les semaines précédentes, j’ai abondamment parlé de la repentance. Nous avons vu notamment que cet acte ne vise pas particulièrement le péché en lui-même, mais plutôt les attitudes dominantes d’où le péché tire sa force. En d’autres mots, la repentance s’attaque à la source du péché, alors que le sort des péchés est réglé par la confession.

Mathieu 6:9-13

"Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!"

Le Notre Père

De toutes les prières bibliques, le Notre Père est sans contredit la plus connue. Ne voyant en cette prière qu’une formule banale à répéter, plusieurs ne peuvent en saisir toute la richesse. Cependant, lorsqu’on y regarde de plus près, on y trouve quelques perles de grand prix. Par exemple, au verset 12, le cas du péché est déjà réglé en affirmant que la fonction du pardon est de l’effacer. De toute façon, tous ceux qui connaissent bien la Bible savent de surcroît que Christ s’est chargé du péché à la croix du Calvaire. J’entends par là que Christ est mort pour l’ensemble des péchés du monde entier: "Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier" (1 Jean 2:2). Ce qui sépare maintenant l’homme de Dieu n’est plus le péché en tant que tel, mais bien cette attitude qui consiste à réfuter notre état pécheur.

Le Malin

Je ne cherche pas ici à banaliser le péché comme si ce n’était rien. Non, je dis simplement que son sort est désormais réglé grâce à l’œuvre accomplie par Jésus. Voilà pourquoi, dans le Notre Père, Jésus ne dit pas: "délivre-nous du péché", mais plutôt: "délivre-nous du malin". Dans ce texte, les mots péché et malin ne réfèrent pas tout à fait à la même chose. Comme je le disais plus haut, le Fils de Dieu a résolu le problème du péché alors que celui du Malin, lui, ne semble pas l’être.

"Poneros"

Dans le texte original grec, le mot malin est poneros, lequel est souvent utilisé en référence avec Satan. C’est donc le malin qui est à craindre et non le péché. Pourquoi donc? Parce que ce n’est plus le péché en soi qui fait obstacle à la vie éternelle. Cependant, le malin garde l’homme dans l’ignorance de cette vie éternelle, non pas en le faisant tomber dans le péché, mais en l’entretenant dans sa justice propre, laquelle pousse l’homme à tenter de devenir meilleur. Voilà pourquoi Jésus disait des pharisiens, hommes pourtant exemplaires: "Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge" (Jean 8:44).

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.