Le point de vue biblique
INCURABLE ?

Comme nous l’avons vu dans l'article précédent, le cœur de l’homme est incurable. Incurable dans le sens où il est tortueux et capable des pires faussetés pour arriver à ses fins. Et il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour s’en rendre compte, nous n’avons qu’à regarder dans nos propres cœurs pour réaliser que tout est là. Est-ce donc une chose si terrible que de l’admettre? De toute façon, qu’on le veuille ou non, les faits sont là: nous sommes, au sens biblique du terme, des pécheurs.

Maquillage des faits

Cette définition ne vous convient peut-être pas, vous préférez dire qu’il n’y a personne de parfait. Mais à quoi bon maquiller les faits? Au Québec, nous sommes passés maîtres dans l’art de redéfinir les concepts dans le but de soulager notre sens des responsabilités. Par exemple, une sexologue bien connue, a déclaré dernièrement à la télévision, que la notion d’adultère était dépassée. Pour elle, la fidélité dans le couple ne consiste pas à ne jamais tromper l’autre, mais plutôt à être assez transparent pour le lui dire. Ainsi, selon elle, l’amour et le mariage n’exigent pas nécessairement l’exclusivité sexuelle, mais que la fidélité s’exprime par la transparence des conjoints qui permet d’admettre à l’autre ses activités secrètes.

Très séduisant n’est-ce pas ? 

Il y a un problème avec un tel raisonnement en ce qu’il ne tient pas compte des blessures occasionnées aux victimes. Il sert plutôt à justifier le libertinage de ceux qui ont perdu le contrôle de leur sexualité. Ainsi, voulant ignorer le vrai problème, on renvoie la balle dans le camp des victimes en tentant de leur faire croire que c’est leur attachement au concept de l’exclusivité sexuelle qui est au centre du litige. Donc, l’adultère est normal, il n’a rien à voir avec l’amour, et ce sont les victimes qui se font eux-mêmes du mal en refusant d’évoluer en ce sens. C’est ainsi que l’on parvient à maquiller habilement les faits.

"Tortueux par dessus tout"

"Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est incurable: Qui peut le connaître? Moi, l’Éternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses agissements." Jérémie 17:9-10.

Voilà le drame de l’homme: son cœur est tortueux par-dessus tout. Nous arrivons trop facilement à justifier nos errances et trouvons aisément des paroles pour expliquer nos comportements les plus fous.

Tôt ou tard !

Bien qu’il soit facile de se perdre dans ce genre de raisonnements, il arrivera tôt ou tard un moment où la réalité de notre condition nous rebondira en pleine figure. Mon travail me permet d’être continuellement en contact avec des gens qui, après avoir volontairement adopté ce type de raisonnement, se réveillent tout à coup et constatent les dommages parfois irréparables que leurs choix ont produits. Et croyez-moi, j’en ai vu des torrents de larmes couler sur le visage de gens qui ont maintenant le mal de l’âme. Il est terrible le jour où l’on prend conscience de l’effroyable douleur que nous avons causée aux gens qui pourtant nous aiment. Encore plus terrible est le jour où l’on réalise que l’unique héritage qu’on en tire est la solitude.

Restauration

Le passage du livre de Jérémie est bien cruel lorsqu’il n’est pas lu dans son contexte. "Béni soit l’homme qui se confie en l’Éternel, et dont l’Éternel est l’assurance! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant; il ne voit pas venir la chaleur et son feuillage reste verdoyant; dans l’année de la sécheresse, Il est sans inquiétude et il ne cesse de porter du fruit." Jérémie 17:7-8.

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.