David 7 - Deux ombres dans la nuit

Te souviens-tu encore de la caverne obscure où le roi s'était étendu pour dormir?
Te rappelles-tu qui se trouvait au fond de la caverne? C'était David!

David aurait pu tuer Saül, mais il ne le fit pas. Il coupa seulement un morceau du manteau de Saül. David aimait son ennemi. Et Saül eut honte. Il décida de ne plus faire de mal à David.

Mais le roi oublia vite que David avait été si bon pour lui. Il recommença à poursuivre David dans tout le pays. Il cherchait toujours à l'attraper. Une fois, il avait de nouveau chercher David toute la journée, sans le trouver. Et maintenant la nuit tombait. Où le roi allait-il dormir?

Les soldats dressèrent une tente pour le roi. Il s'y coucha après avoir planté la pointe de sa lance dans la terre, tout près de a tête. Ainsi, il pourrait la saisir tout de suite s'il en avait besoin. Il posa aussi une cruche d'eau tout près de lui. Ainsi il pourrait boire s'il avait soif.
Il était très fatigué d'avoir marché et cherché. Mais il fit venir quelques soldats et leur dit:
Vous ne dormirez pas. Vous monterez la garde. Faites bien attention! Si des ennemis s'approchent, réveillez-moi immédiatement!


Puis il se coucha et s'endormit. Les soldats s'endormirent aussi. Ils étaient trè fatigués.
Et les soldats qui devaient monter la garde? Oh! Ils étaient bien fatigués, eux aussi. Ils ne purent pas rester longtemps éveillés. Ils se couchèrent e s'endormirent également. Ainsi tous dormaient, le roi Saül, ses soldats et même les sentinelles.
C'était la nuit, les étoiles brillaient. Il faisait sombre et tout était silencieux.
Mais attention! Quelqu'un avançait en rampant dans l'obscurité, tout doucement, dans la nuit calme et noire. Qui était-ce? Deux hommes. Ils portaient chacun une épée. Ils s'approchaient de plus en plus.

C'était David et son ami Abisaï. De loin, David avait vu le roi, alors qu'il faisait encore jour. Il avait vu où Saül s'était couché pour dormir. Et maintenant, il approchait avec son ami. Ils avançaient sur la pointe des pieds. Ils se glissèrent sans bruit entre les soldats endormis. Oh! Si un soldat s'était réveillé à ce moment! Si les soldats avaient vu David!
Mais ils ne le virent pas. Les soldats dormaient profondément. David et Abisaï se glissèrent donc sans bruit au milieu d'eux. Puis ils arrivèrent à la tente du roi. Et ils y entrèrent sur la pointe des pieds. Le roi était profondément endormi. David et Abisaï se trouvaient juste à côté de lui. Ils pouvaient lui faire ce qu'ils voulaient, puisqu'il dormait.

Abisaï murmura: "Veux-tu que je tue Saül? Il l'a bien mérité depuis le temps qu'il cherche à te tuer, David." Mais David lui répondit: Garde-toi bien de le toucher! Dieu ne le veut pas. C'est lui qui l'a fait roi. C'est aussi lui qui le punira.
David se contenta de prendre la lance de Saül et la cruche qui était près de lui. Puis il se glissa de nouveau dehors, dans l'obscurité, emportant la lance et la cruche.


Abisaï sortit derrière lui. David aimait toujours son ennemi.
Le matin arriva. Le soleil se leva, les oiseaux se mirent à chanter. David appela très fort. Ses cris réveillèrent les soldats.
- Pourquoi ne gardez-vous pas mieux le roi? Il aurait pu être tué?
Regardez, j'ai ici sa lance et sa cruche. J'aurais pu lui faire du mal, mais je ne l'ai pas fait.
Alors Saül se réveilla aussi, et s'écria: "est-ce ta voix, David mon fils?

- Oui, ô roi, répondit David, pourquoi me poursuis-tu toujours? Je ne t'ai pourtant pas fait de mal. Cette nuit, j'ai été tout près de toi, mais je n'ai pas levé la main sur toi. Crois-tu enfin que je ne suis pas ton ennemi?"
Alors le roi fut de nouveau tout honteux. Il dit: "Je regrette ce que j'ai fait, David. Je suis un homme mauvais. Reviens dans mon palais. Je ne te ferai plus de mal."

Mais David n'accepta pas de rentrer chez le roi. Il savait bien que le roi oublierait de nouveau sa promesse. Un soldat alla rechercher la lance et la cruche et les rapporta au roi. Puis David et Saül s'en allèrent chacun de son côté. Saül retourna dans son palais. Et David se réfugia dans un pays très éloigné où le roi ne pourrait pas le rattraper.

Ils ne se revirent plus jamais!

Texte: Samuel Grandjean