Peut-on perdre son salut ?

Question:

Je lisais sur internet qu'un chrétien pouvait perdre son salut; il citait le passage de Hébreux 10.26: "Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés..."
Comment expliquez-vous ce passage ?

Réponse:

Je vais essayer de répondre à vos deux questions avec clarté et brièveté.

1° Peut-on perdre son salut ?

Selon l’Ecriture, recevoir le salut est un acte de foi, cf Actes 16.31. Foi en la personne de Jésus mort pour expier nos péchés, ressuscité pour que nous obtenions Sa justice, celle de Dieu. Cf 2 Cor. 5.19,21.

Par Sa mort et Sa résurrection, le Christ nous offre Son pardon, Sa justice et... la vie éternelle. Cf Jean 17.1-3.

Pour témoigner de la véracité de Son œuvre en nous, Dieu envoie en nous Son Esprit lequel nous scelle à tout jamais à Son œuvre de pardon et de justification. Cf Ephésiens 1.13.

Tous ceux qui croient sont dès lors réconciliés avec Dieu, adoptés dans famille de Dieu, comptant parmi les membres de Sa famille, vivant dans l’espérance et l’attente de l’accomplissement de toutes choses: le retour du Seigneur Jésus-Christ à la fin des siècles. Cf 1 Jean 3.1-3.

Cette vérité, plusieurs voudraient nous en faire douter, mais l’Ecriture est formelle: Romains 8.35-39.
"Qui nous séparera de l'amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? Selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. 
Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur."

Autrement dit: NON ! Le croyant ne perd pas son salut ! Dieu s’en porte garant: Jean 10.27-30.

2° Comment expliquer Hébreux 10.26 ?

Prenons le passage dans un contexte plus large, c'est-à-dire, en considérant les versets précédents et suivants, (25-27).

De qui parle le texte au verset 25 ? D’individus qui ont quitté l’assemblée...

Pour quoi faire (verset 26) ? Pour (vraisemblablement) retourner à leur "anciennes vies" avec un comportement qui dénote un manque de cohérence, de compréhension, ou de persévérance par rapport à leur vie chrétienne. Dans ce cas, s’ils pèchent consciemment après avoir "reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés". Leur œuvre sera consumée, ils perdront leur récompense, cependant, ils seront sauvés... comme au travers du feu. Cf 1 Corinthiens 3.15.

Mais, il est probable aussi que l’auteur fasse référence à des individus (des "rebelles" au verset 27), dont le cœur n’a pas été touché par la grâce, par une authentique repentance produisant la contrition et la conversion au Seigneur Jésus-Christ, pour être sauvés. Des êtres qui ne sont pas (encore) nés à une vie nouvelle.
Se trompant alors sur leur propre état spirituel, ils "s’imaginent" être en règle avec Dieu (par exemple, après avoir rempli une simple formalité, telle une adhésion orale à quelques principes bibliques), alors qu’en fait, ils sont toujours sous Son jugement. Car: "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; mais celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui." Jean 3.36.

Pour résumer: Selon l’Ecriture, on ne perd pas son salut. C’est Dieu qui le produit et le garantit. Mais on peut, ce qui est grave, "fouler aux pieds" les privilèges et les bénédictions que Dieu nous accorde dans Sa grâce. Cela s’appelle vivre dangereusement.

On peut aussi ignorer (volontairement ou non) qu’une démarche de repentance profondément sincère est nécessaire à l’obtention du salut, ce qui se démontre par un changement de comportement à l’égard du péché et de sa vie passée. Cette démarche, vitale, est le gage de notre réconciliation avec Dieu. Nul ne peut s’y soustraire pour être sauvé. Cf 2 Corinthiens 5.20. La sous-estimer engendre des conséquences éternelles.

Maintenant, il est possible encore qu’ayant péché consciemment, le chrétien se sente exclu de la présence bienveillante de Dieu, remettant en cause la permanence ou l’authenticité même de son salut: c’est un mensonge que le Diable lui fait croire et que sa faiblesse naturelle (charnelle) n’est pas apte à combattre par elle-même. Dans ce cas, que le chrétien se souvienne que:
"Si quelqu’un vient à pécher, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ, qui est juste. Il est lui-même l’expiation pour nos péchés; non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier." 1 Jean 2.1,2.

"En effet, s’il confesse ses péchés, Jésus-Christ est fidèle et juste pour les lui pardonner, et pour le purifier de toute iniquité". 
1 Jean 1.9.

Claude-Alain Nuti

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