Le point de vue biblique
LE LÉGALISME, UN CANCER!

Le légalisme est le défaut qui affecte les chrétiens qui attachent plus d’importance aux apparences extérieures qu’aux réelles transformations du cœur. Une grande partie de l’Église de notre temps est d’ailleurs durement touchée par ce cancer qui ne cesse de faire des victimes. En réaction au légalisme, d’autres abandonnent toute conviction et adoptent un comportement plus libéral. Existe-t-il un équilibre entre ces deux extrêmes?

Non!

En effet, pour qu’un équilibre entre ces deux positions se produise, il faudrait que les légalistes le soient un peu moins et que les libéraux deviennent un peu plus convaincus. Hélas, la solution n’est pas d’être un peu moins légaliste ou libéral, mais de mieux comprendre le cœur de Dieu pour l’homme. Être plus ou moins légaliste n’arrange rien puisque le cancer demeure quand même présent. C’est comme être plus ou moins cancéreux, ça n’a rien de réconfortant. La Parole de Dieu nous rapporte un événement mettant en scène Jésus et un aveugle de naissance. Ce qui choque dans cette histoire, c’est l’attitude des pharisiens qui condamnèrent Jésus et l’aveugle guéri simplement parce que le miracle avait eu lieu le jour du sabbat. Lisons une partie de cette histoire:

Jean 9:13-17:

"On amena alors aux pharisiens l’homme qui avait été aveugle. Or, Jésus avait fait de la boue et lui avait guéri les yeux un jour de sabbat. C’est pourquoi les pharisiens, eux aussi, demandèrent à l’homme ce qui s’était passé pour qu’il voie maintenant. Il leur dit : Il m’a mis un peu de boue sur les yeux, je me suis lavé la figure et maintenant je vois. Quelques pharisiens disaient: Celui qui a fait cela ne peut pas venir de Dieu, car il n’obéit pas à la loi du sabbat. Mais d’autres répliquaient: Comment un pécheur pourrait-il faire de tels signes miraculeux? Et ils étaient divisés entre eux. Les pharisiens demandèrent encore à l’aveugle guéri: Et toi, que dis-tu de celui qui a guéri tes yeux? C’est un prophète, répondit-il."

Le Sabbat?

Pour ceux qui ne le sauraient pas, en Israël, le jour du Sabbat correspond au samedi. Plus précisément du vendredi soir au coucher du soleil pour se terminer le samedi au coucher du soleil. Durant cette période, nul n’a le droit de travailler ou de forcer, telle est la règle du Sabbat. Tout au plus, on peut marcher un peu, mais encore là, jamais plus que ce que la règle sabbatique permet. L’Ancien Testament mentionne plusieurs raisons qui justifient l’existence de cette loi. C’est principalement afin de permettre à l’homme de se reposer et de prendre le temps de connaître son Dieu. Bien qu’elle comporte des éléments strictement religieux, cette loi était aussi un moyen de protéger les ouvriers contre des patrons intraitables et exploiteurs.

Un miracle le jour du Sabbat?

Et lorsque Jésus guérit un aveugle le jour du Sabbat, il est, selon les pharisiens, un homme qui transgresse cette règle. Les pharisiens n’avaient aucun souci pour celui qui souffre; ce qui importait pour eux, c’était que la loi soit respectée. Voilà ce qu’est exactement le légalisme dans toute sa laideur. Agir ainsi démontre une méconnaissance de la loi. La loi avait pour but de retenir le mal, pas d’empêcher le bien.

Un message tordu

Jésus est venu sur terre pour sauver l’homme par son sacrifice à la croix de Golgotha. De plus, il a fait montre d’une grande générosité et surtout, d’une compassion sans borne pour les gens dans la souffrance. Mais il semble que, dans l’histoire de l’Église, ce message ait été légalisé au point même où on a tué des gens en Son nom. Il n’y a rien de plus nuisible dans l’Église que les légalistes; si vous en connaissez, éloignez-vous d’eux avant qu’ils ne vous causent du tort.

Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.